Le chiffre d’affaires du commerce spécialisé chute de 18% en 2020

Publié le 22 janvier 2021

Le 8 janvier 2021, Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé (ne distribuant qu’une seule catégorie de produits) a fait le bilan de l’année 2020 pour cette catégorie de commerces.

Globalement le chiffre d’affaire de ces commerces a chuté de 18% en 2020 après une augmentation de 12 % en 2019. Et l’année 2021 risque de voir la mort de très nombreux commerces, l’inquiétude la plus forte est pour les secteurs qui sont encore fermés et qui n’ont aucune visibilité sur leur avenir : la restauration, les cinémas et les salles de sport.

« Un premier bilan de l’année 2020 pour le commerce spécialisé variable selon les secteurs. Si certains secteurs ont bénéficié d’une forte dynamique de consommation à l’issue des deux confinements et réussi à rattraper un peu du chiffre d’affaires perdu durant les phases de fermeture ; le sport (cumul annuel à – 4,5 %), l’alimentaire spécialisé (-7 %) ou l’équipement de la maison (- 8 %), il n’en est pas du tout de même pour d’autres qui restent très en retrait ; la chaussure (- 27,5 %), les bijoux (- 23 %), l’équipement de la personne (- 22,7 %) et la beauté-santé (- 22 %).

Les ventes web des enseignes ont continué d’exploser, y compris en décembre malgré la réouverture des magasins. Toutes activités confondues, elles connaissent une croissance de + 85 % en décembre et + 80 % sur l’ensemble de l’année. Cela modifie beaucoup les équilibres entre magasin et web. Cette croissance ne permet malheureusement pas de récupérer les baisses d’activité des magasins (entre 3 et 4 % de récupérations selon les secteurs). Mais, cela représente une très forte évolution du paysage et du modèle de commerce.

Reste le cas inquiétant des secteurs qui sont encore fermés et qui n’ont aucune visibilité sur une ouverture prochaine : la restauration, les cinémas et les salles de sport. En ce qui les concerne, la situation est très préoccupante et la visibilité inexistante.

Pour la restauration, par exemple, tenant compte des enseignes adhérentes Procos, la restauration à table est fermée et la restauration rapide réalise des chiffres d’affaires très dégradés. En moyenne, le chiffre d’affaires de décembre était de – 38 % en cumul mais certains réseaux ont perdu en novembre et décembre 100% de leur chiffre d’affaires… Fin 2020, de nombreuses chaînes avaient déjà perdu plus de 50 % de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019 et ce n’est malheureusement pas terminé car les restaurants resteront fermés jusqu’à fin février au moins ! Idem pour les salles de sport ainsi que les cinémas dont la baisse est de – 70 % sur 2020.

Pourtant, ces grands réseaux qui font vivre des milliers de salariés partout en France, sont exclus des aides gouvernementales qui ne s’appliquent qu’aux TPE et PME. Aucune aide liée à la perte de chiffre d’affaires ne s’applique pour des raisons de seuils d’effectifs et de plafond d’aides. Cette situation ne peut durer ! Il faut trouver des solutions en urgence.

Aucune solution pour les loyers et les pertes de chiffres d’affaires malgré la volonté affichée du gouvernement d’aider tous les acteurs des secteurs fermés. Sans solution à ce problème, pour les groupes, quelle que soit leur taille, les fermetures, pertes d’emplois et impacts durables sur le secteur et ses fournisseurs créeront une situation très grave sur toute la France. Il faut impérativement et très vite oublier cette vision erronée des grands groupes de restauration qui pourraient s’en sortir sans des aides dimensionnées, à la hauteur de la gravité de la crise et des conséquences d’une fermeture durable. La situation est très préoccupante et les risques pour l’emploi se comptent par dizaines de milliers : fermetures de restaurants, pertes d’emplois dans les sièges sociaux, chez les fournisseurs et les partenaires (franchisés). Fragiliser un groupe, c’est fragiliser un ensemble d’acteurs autour de lui.

Il faut agir rapidement et trouver des solutions avec le gouvernement, les bailleurs, les banques et les assureurs.

Janvier sera compliqué et l’épée de Damoclès sanitaire reste très préoccupante. Il faut impérativement permettre la poursuite de l’activité. Mais, le mois sera difficile et le report des soldes générera certainement de très forts impacts sur le chiffre d’affaires de la première quinzaine en particulier dans l’équipement de la personne.

La survie de tous les acteurs doit rester la priorité absolue pour l’ensemble de l’écosystème. Ne pourront se relancer, se transformer, s’engager dans une société d’avenir, que les acteurs qui auront franchi cette étape. Les enjeux du 1er semestre 2021 sont énormes pour mettre en place les conditions des investissements futurs. »

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