Le 29 janvier, le Conseil de la Métro a décidé de mettre en place dans le deuxième semestre 2021 une convention citoyenne sur le climat, suivant le modèle qui a très bien fonctionné au niveau national, en espérant que le résultat soit autrement mieux pris en compte par la Métro qu’il ne l’a été par Macron en ce qui concerne les 150 propositions édictées par la convention nationale, dont à peine la moitié a été prise en considération et encore à la marge.
Elle sera composée de 150 citoyen-nes tiré.es au sort, en essayant d’être représentatif du territoire métropolitain (parité, différents territoires, profils socio-économiques, âges…).
Il est prévu que les membres de la convention citoyenne soient indemnisés et que les réunions de travail soient étalées sur une dizaine de jours.
La Commission Nationale du Débat Public sera sollicitée pour accompagner la démarche et garantir la transparence des données, informations et travaux,
« Les citoyens seront accompagnés par des spécialistes en animation/concertation, les services de la Métropole et des communes volontaires, ainsi que par des experts et des intervenants qu’ils souhaiteront auditionner, à l’instar d’universitaires, d’associations, d’entreprises, d’élus, de collectivités. Des citoyens engagés dans la convention citoyenne pour le climat à l’échelle nationale pourront naturellement venir apporter leur expérience.
La convention citoyenne aura pour mandat de répondre aux questions suivantes :
- Quelles actions mettre en place, en complément de celles déjà inscrites au Plan Climat Air Energie Métropolitain, pour réduire plus particulièrement les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes liées nos modes de vie et de consommation (alimentation, biens et services,..) à l’horizon 2030 ?
- Quelles actions mettre en place pour que notre territoire métropolitain tende vers la neutralité carbone en 2050 tout en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre à l’échelle planétaire et en permettant l’inclusion de tous et toutes ? En corollaire, quel budget carbone devra être engagé en ce sens ?…
Sur la base des propositions émises par la Convention citoyenne, la Métropole s’engage :
- à soumettre au Conseil Métropolitain les propositions de la Convention citoyenne métropolitaine pour le climat,
- à transmettre aux communes les propositions qui les concernent,
- à relayer au niveau national ou européen les propositions qui concernent ces échelles d’intervention,
- Pour les propositions complexes ou faisant débat, à organiser une consultation citoyenne, selon l’article L 5211-49 du Code général des collectivités territoriales qui permet aux EPCI de mettre en oeuvre des démarches de consultations dans les limites des compétences métropolitaines.
Parallèlement, la métropole souhaite lancer une convention métropolitaine des secteurs économiques (entreprises, acteurs de l’ESS, agricoles, etc.) pour le Climat.
Le lancement de cette convention à l’échelle de la métropole, qui a les compétences importantes pour le climat (énergie, chauffage, logement, transports) est une bonne chose. Mais il est regrettable que le texte soumis aux citoyens ne soit pas plus précis sur les ambitions. Et c’est même incohérent par rapport aux votes déjà faits à la métropole qui fixaient des objectifs dans le Plan Air Climat Energie 2020-2030 voté en 2019 de – 50 % de GES en 2030, de – 60 % de PM 10, – 70 % de NOx, … Il aurait fallu rappeler au moins ces objectifs, que l’aggravation de la crise climatique devrait conduire à augmenter encore si on veut ramener le réchauffement global dans la fourchette de survie acceptable de + 1,5 degrés conforme aux accords de Paris. Voir ici.
Heureusement les citoyens, quand ils sont bien informés, sont en général plus volontaristes que les élus pour affronter les réalités du moment et changer la société, comme l’ont démontré le panel national. On compte donc sur eux pour redresser la barre !
Mots-clefs : citoyenneté, climat, métropole