La Métro sur une mauvaise pente budgétaire

Publié le 12 mars 2021

La crise sanitaire a fait d’importants dégâts dans les budgets des collectivités locales en 2020 et cette situation va se poursuivre en 2021 et peut être s’amplifier en 2022. Il n’est donc pas étonnant que le budget 2021 de la Métro montre une dégradation importante de la situation financière. Rien de plus normal quand les recettes chutent et que les dépenses augmentent. L’épargne s’effondre et comme il y a absolument besoin d’investissements, c’est la dette qui va augmenter.

Il est dommage que la Métro n’affiche pas, dans une dette spéciale*, l’impact réel de la crise sanitaire, cela permettrait de rendre très visible cette dégradation à tous les citoyens et aussi à l’Etat qui devrait beaucoup plus compenser ces déficits pour les collectivités locales sous peine de voir les investissements publics se dégrader car ce sont ces collectivités qui portent les 2/3 de l’ensemble des investissements publics en France.

La Métropole a un budget principal et 11 budgets annexes : collecte et traitement des déchets, eau, assainissement, gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, réseaux de chaleur, efficacité énergétique, stationnement en ouvrage, locaux économiques, réseau de communication électronique, logement d’abord et hébergement, opérations d’aménagement.

Dans la loi de finances 2021, il y a un rabotage des impôts de production (avec seulement une petite compensation par l’Etat) et des dotations de l’Etat. Les recettes de fonctionnement du budget principal (BP) baisseront donc (une première historique) par rapport à 2020 d’environ 1,5 M€ et de 3 M€ par rapport à 2019.

Les dépenses de fonctionnement du BP vont augmenter de 1,6 M€ par rapport au budget 2020 et de 13 M€ par rapport à 2019 et ceci malgré des efforts pour faire des débuts d’économies, car la Métro va devoir venir au secours de certains de ses satellites qui sont très mal en point.

Le plus urgent est de venir au secours du SMMAG qui doit absolument renflouer financièrement la SEMITAG qui a encaissé des déficits records qui dépassent ses possibilités financières et menace son existence même. C’est pourquoi il a été proposé que la Métro verse immédiatement un supplément de 4 M€ au SMMAG. Mais c’est très insuffisant puisque parallèlement le département va baisser sa participation de 7 M€ au SMMAG chaque année. C’est incompréhensible que la Métro accepte ce désengagement du département à cette hauteur alors que le versement du département était imposé par les statuts du SMMAG. Si la Métro ne compense pas ces pertes, la SEMITAG et la prochaine SPL qui prendra sa suite ne pourront pas proposer une offre de transport en commun du même niveau qu’avant la crise sanitaire, ce qui serait un échec absolu pour la politique de mobilité dans l’agglomération.

Pour les investissements de très nombreux coups partis doivent être assumés, il faut aussi prendre en compte des aides liées à la crise sanitaire et au maintien des opérations prioritaires. Le montant des dépenses est donc analogue à celui du budget primitif 2020, mais l’épargne nette diminue de 8 M€, d’où un appel à l’emprunt plus important. Il devrait y avoir une augmentation importante de la dette de 43 M€ si tous les investissements sont réellement faits en 2021 ce qui est peu probable.

Le budgets annexes qui sont financés par les usagers maintiennent leurs équilibres financiers. Le budget annexe déchets est financé dans sa quasi-totalité par la TEOM, les budgets eau, assainissement et réseaux de chaleur sont financés exclusivement par les usagers. Ils n’ont pas subi, ou peu, les décisions de l’Etat suite à la crise sanitaire. Par contre le budget annexe stationnement en ouvrages a été plus atteint. De nombreux satellites de la Métro ont subi de très lourdes pertes en 2020 et certainement aussi en 2021 et le bilan n’est pas encore totalement fait. C’est pourquoi après le vote du budget 2021, il faudra que la Métro définisse dans les mois qui viennent ses implications financières supplémentaires pour sauvegarder les services publics mis à mal par les décisions gouvernementales concernant la crise sanitaire.


*Le Vice-président aux finances a indiqué que cet affichage d’une dette Covid serait fait et qu’une annexe Covid pourrait être mise dans le compte administratif

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