Les demandes d’hébergement d’urgence augmentent fortement

Publié le 12 mars 2021

La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur l’hébergement d’urgence permanent. Ce sont les places d’urgence ouvertes à l’année (et non les places temporaires mobilisées en période hivernale) dans les structures comme les CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), les centres d’hébergement d’urgence (CHU) et de stabilisation ou d’insertion hors CHRS. L’étude ne couvre pas les nuitées d’hôtel. Au début de 2017, 26.000 personnes étaient hébergées en places d’urgence permanentes dans un centre d’hébergement, soit 17.000 de plus qu’au début de 2009 donc un quasi-triplement en moins de dix ans.

L’étude de la Drees se focalise plus spécialement sur la place des jeunes et des familles dans ces structures et l’allongement des durées de séjour.

Près de 30% des places d’hébergement d’urgence permanentes sont occupées par des mineurs. Leur nombre a presque doublé depuis 2013. Pour la très grande majorité, il s’agit d’enfants accompagnant leur famille ou un groupe. La part d’étrangers est très élevée au début de 2017 (69% d’étrangers non ressortissants de l’Union européenne et 9% d’étrangers ressortissants de l’UE), mais elle demeure stable par rapport à 2013 (67% et 8%).

L’étude pointe une nette hausse de la part des adultes avec enfants et de demandeurs d’asile. L’évolution est nette : la part des hommes isolés baisse de 11 points, alors que celle des adultes avec enfant augmente de 8 points par rapport à 2013. L’étude montre que les Français sont plus souvent seuls et sans enfant (84%) que les ressortissants hors UE (54%).

La Drees confirme que cette hausse de la part des adultes avec enfant est liée en partie à la hausse de la part des ressortissants de pays hors de l’UE. La répartition par nationalité a fortement évolué au sein des sections d’urgence des CHRS.

Par ailleurs, l’étude montre que 19% des personnes hébergées sont des demandeurs d’asile, « ce qui illustre l’incapacité du dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés à les accueillir tous dans les établissements dédiés (notamment dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile), et 3% ont le statut de réfugié ». 15% des adultes hébergés en places d’urgence en février 2017 percevaient un revenu lié à l’exercice d’un travail ou d’un stage. Cette proportion est toutefois inférieure à celle des autres résidents (28% dans les CHRS et 22% dans les autres centres d’accueil).

L’étude montre que l’ancienneté moyenne dans l’hébergement est de huit mois et demi.

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