La réalité sur les finances de Grenoble en 2020

Publié le 18 juin 2021
©Ville de Grenoble

Le Conseil municipal a adopté le compte administratif de la ville de Grenoble pour l’année 2020. Il s’agit du document qui retrace toutes les recettes et les dépenses en fonctionnement et investissement ordonnées par le maire durant l’année 2020. Le Conseil a aussi adopté le compte de gestion du comptable (trésorier municipal) indépendant du maire. Les deux comptes doivent retracer les mêmes dépenses et recettes.

Cette séparation de l’ordonnateur et du comptable est un des fondements des règles de la gestion financière des collectivités publiques. Cette séparation évite à l’exécutif de manier de l’argent public ; c’est au comptable de le faire. Si l’exécutif manie directement de l’argent public il peut être poursuivi pour gestion de fait. C’est ce qui est arrivé à l’ancien président du conseil général, A. Carignon qui a dû rembourser l’argent manipulé (125 000 € par lui) ; il a été obligé de rembourser cette somme grâce à l’action de Raymond Avrillier qui a obligé le président du Conseil général (A. Vallini) à en demander le remboursement.

La détérioration des finances due à la crise sanitaire a été importante en 2020 et se poursuit en 2021. La mairie doit continuer une gestion rigoureuse pour sauvegarder les services publics, mais si la politique gouvernementale continue à faire peser l’austérité sur les collectivités, il faudra certainement ouvrir un large débat sur l’avenir des finances de la ville et de la Métro pour permettre de poursuivre la nécessaire transition énergétique et écologique pour préparer un avenir vivable pour toutes et tous dans notre agglomération.

Les évolutions les plus importantes sont dues à la crise sanitaire qui a impliqué beaucoup de dépenses imprévues et comme il n’y a pas eu d’aide spéciale du gouvernement pour compenser ces dépenses, l’épargne de la ville a diminué, alors que depuis 2015 elle s’était redressée.

L’épargne de gestion (hors dépenses ou recettes de fonctionnement exceptionnelles) a diminuée de 4,8 M€ (passant de 38,96 M€ en 2019 à 34,16 M€ en 2020).

L’épargne brute qui est l’épargne de gestion diminuée des intérêts de la dette brute, ne diminue que de 2,7 M€ car il y a plus de recettes que de dépenses exceptionnelles.

L’épargne nette (c’est l’épargne brute diminuée du remboursement de l’annuité en capital de la dette) ne diminue que de 2,2 M€ car l’annuité en capital de la dette diminue de 0,5 M€. Elle devient légèrement négative à -0,82 M€.

La capacité de désendettement (c’est le nombre d’années qu’il faudrait pour rembourser la dette sans investissement nouveau) se détériore et passe de 10,6 ans en 2019 à 12 ans en 2020 qui est la limite tolérée pour une commune.

Pour la première fois, le compte administratif comprend une annexe qui précise les dépenses de gestion liées à la crise sanitaire. Pour le fonctionnement il y a 4,75 M€ de nouvelles dépenses et 0,32 M€ pour l’investissement. Mais le gouvernement n’a pas autorisé qu’il y ait aussi la ventilation des pertes de recettes liées à la crise sanitaire.

Les recettes de fonctionnement ont fortement diminué en 2020 (-8,3 M€) principalement à cause de la crise sanitaire car de nombreuses recettes des usagers des services n’ont pas été versées, ces services ayant fermé durant de longs mois.

Cinq questions sur le compte administratif 2020 – Grenoble en commun

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