Impact de la crise sanitaire en 2020 sur les revenus

Publié le 12 novembre 2021

L’INSEE a étudié l’impact de la crise sanitaire sur un panel anonymisé de clients de La Banque Postale. Une analyse des activités bancaires de 203 000 clients de La Banque Postale ayant des comptes actifs entre janvier 2019 et juin 2021 permet d’éclairer la diversité des situations financières en 2020 pendant la crise sanitaire. L’étude conclu qu’en 2020, la crise a affecté les revenus des particuliers de manière limitée et temporaire, les revenus sur l’ensemble de l’année 2020 apparaissent inférieurs de 2 % au niveau attendu « hors crise », et les dépenses de 6 %. L’étude rappelle que ce constat plutôt positif n’est pas tout à fait représentatif de la diversité des situations. Par exemple, les volumes d’aide alimentaire distribués par les associations auraient augmenté de façon prononcée en 2020 et le nombre de foyers bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) augmente de 7,4 % entre fin décembre 2019 et fin décembre 2020. Parmi les clients les plus modestes certains ont été davantage pénalisés par la crise et sans surprise, les clients ayant les revenus les plus élevés en ont profité plus que les autres pour fortement épargner.

« Les données anonymisées de transactions bancaires des clients de La Banque Postale constituent une source complémentaire pour analyser l’impact de la crise sanitaire sur les populations les plus précaires. En 2020, la crise affecte les revenus de la plupart des clients de manière limitée et temporaire. La forte baisse des dépenses consécutive aux restrictions sanitaires engendre donc une augmentation de l’épargne. La proportion de clients à découvert diminue, notamment pour le quart de clients avec les plus faibles revenus.

Cependant, parmi les clients les plus modestes, des populations en marge du marché de l’emploi sont davantage pénalisées. Un groupe est étudié spécifiquement : les personnes seules, sans personne à charge et percevant le montant maximal du RSA en début d’année. Leurs perspectives de retour en emploi ont baissé pendant la crise sanitaire, et ainsi, leurs revenus en 2020 sont inférieurs à ceux attendus en extrapolant la tendance pré-crise. Pour ces clients, les aides exceptionnelles Covid-19 versées en mai et en novembre ne compensent que partiellement les pertes de revenus d’activité : sur l’ensemble de l’année 2020, leurs revenus sont inférieurs de 4 % par rapport au niveau attendu à partir de la tendance pré-crise, mais sans les aides, ils auraient été inférieurs de 7 %. Cependant, même hors crise, la majorité des allocataires du RSA en début d’année le demeure tout le long de l’année. L’écart de revenus moyens s’explique donc par la minorité d’allocataires qui aurait pu retrouver un emploi sans la crise. »

Deux autres études sur l’évolution de la pauvreté ont été publiées par l’INSEE et l’Observatoire des inégalités ici et .

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