Est-ce la fin des grands projets commerciaux ?

Publié le 11 février 2022

L’immobilier commercial pourrait arriver à la fin d’un cycle, avec la fin progressive des grands projets. Une tendance que la crise sanitaire a accéléré, comme le confirme le bilan de la Fédération du commerce spécialisé PROCOS pour l’année 2021. Il constate une confirmation de la crise de l’immobilier commercial entamée après la chute brutale de l’activité en 2020. PROCOS observe une stabilisation des indicateurs à des niveaux historiquement bas : permis de construire, activité des commissions d’aménagement commercial, taille des projets, stock des projets à cinq ans.

On ne se plaindra pas de cette évolution vers les commerces de proximité, certains ont beaucoup souffert de cette crise sanitaire. Il semblerait, notamment au centre-ville de Grenoble, qu’il y ait une amélioration, qui se traduit par une baisse du taux de vacance.

« Cette chute, intervenue au moment d’une crise sanitaire sans précédent, s’inscrit néanmoins dans un contexte plus large de baisse du nombre de projets depuis dix ans,

Retardées par les confinements, les mises en chantier de projets commerciaux avaient chuté de 29 % en 2020. Néanmoins, la baisse attendue par les professionnels en 2021 n’a pas eu lieu : on observe à l’inverse une reprise des surfaces autorisées (+6 %) et des mises en chantier (+19 %).

Le volume des surfaces commerciales autorisées par les commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) poursuit sa chute en 2021 avec seulement 547.266 m² autorisés, soit à peine 17 % du niveau de 2011. Au sein des CDAC, le taux d’autorisation remonte paradoxalement en 2021, autour de 89 % des dossiers et des volumes de surface. En CNAC en revanche, ce taux d’autorisation apparaît en baisse constante, passant de 60 % des dossiers en 2016 à seulement 46 % en 2021. Par ailleurs, la taille moyenne des projets soumis aux CDAC accentue encore sa baisse.

Les annulations et suspensions de projets commerciaux se sont poursuivies en 2021, attisées par les obstacles administratifs, judiciaires et politiques et les difficultés économiques rencontrées par l’ensemble de la filière de l’immobilier commercial. Le stock de projets à 5 ans établi par PROCOS poursuit sa décrue pour atteindre un nouveau plancher de 2,8 millions de m². Ce volume représente à peine le tiers du niveau enregistré en 2009 (plus de 8 millions de m²), et le plus bas niveau observé depuis 20 ans. PROCOS constate ainsi la disparition progressive des très grands projets commerciaux de moins en moins tolérés par les corps sociaux et politiques au profit de projets plus petits, plus mixtes et mieux insérés dans l’urbain. »

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