Elections législatives : l’échec de Macron et la montée de l’extrême droite

Publié le 24 juin 2022

Le président Macron a cru que son élection validait son programme, alors qu’il n’a été élu que grâce à l’addition des voix s’exprimant contre l’extrême-droite, sinon il aurait été remercié. Les élections législatives ont clairement traduit qu’il n’était pas majoritaire dans le pays. Le résultat minimum que nous appelions de nos vœux, c’est la mise en minorité de son camp et dans une proportion importante.

Malheureusement la gauche est minoritaire, elle n’a pas nettement progressé, même si elle a réussi grâce à la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale à retrouver une représentation conforme à son poids politique dans le pays.

Mais la France est à droite et l’extrême-droite a gagné une position politique hélas plus conforme à son avancée continue aux élections.

Il reste que pour nous, il y a une ligne très claire de partage entre les républicains et leurs ennemis.

Le Rassemblement national est d’extrême droite notamment parce qu’il est xénophobe et défend la préférence nationale : c’est en totale contradiction avec notre Constitution et nos valeurs républicaines.

Ce disant, le poids de l’Assemblée nationale reprend de la vigueur, on aura moins de députés godillots, mais il est à craindre que les politiques qui vont se mettre en place seront des compromis entre les macronistes et la droite voire l’extrême-droite et que le travail parlementaire d’opposition aux inégalités croissantes et au changement climatique ne sera pas véritablement à l’ordre du jour, et n’atteindra pas l’agenda du gouvernement

Vu l’incapacité de Jupiter Macron à se contenter de remplir sa mission de Président limitée par la Constitution, de laisser le gouvernement gouverner, le Parlement faire les lois et contrôler le gouvernement, il est à craindre que cette législature soit abrégée par une dissolution au moment où le pouvoir l’estimera propice à retrouver une majorité à sa botte. Il convient donc de choisir les batailles de mouvement et faire du judo pour gagner des avancées sociales et écologiques. Il serait prudent de changer la loi électorale et décider de la proportionnelle rapidement, serait une bonne protection par rapport à une dissolution qui peut arriver à tout moment.

Dans l’Isère la représentation parlementaire a changé radicalement : dans l’agglomération le poids de la NUPES est très important : 4 députés parmi les 5 circonscriptions : 2 EELV-NUPES, 1 LFI-NUPES, 1 PS-NUPES.

Les votes dans les circonscriptions montrent que la gauche est revenue à un niveau plus normal, elle est nettement majoritaire dans les grandes villes. Dans la métropole grenobloise le deuxième tour a montré une majorité pour NUPES sur l’ensemble des 49 communes avec plus de 52% des voix.

Analyse des résultats :

La participation a été en léger recul par rapport au premier tour mais contrairement à 2017, ce recul et très limité.

Participation1er tour2ème tour
National47,51%46,23%
Grenoble51,79%50,31%

A Grenoble, la légère baisse de participation touche les bureaux de vote de la même manière, il n’y a pas de sursaut de participation dans tel ou tel quartier, voir sur le graphique suivant la droite quasi-parfaite représentant le taux de participation lors du 1er tour par rapport au second pour tous les bureaux de vote grenoblois.

Les résultats des cinq circonscriptions de l’agglomération :

Sans surprise l’élection de O. Véran (Ensemble) sur la première, d’Elisa Martin (NUPES) sur la troisième et de Marie Noëlle Battistel (NUPES) sur la quatrième. Le bon score de Cyrielle Chatelain sur la deuxième qui revient à gauche et une bonne surprise obtenue de justesse par Jérémie Iordanoff (NUPES), la cinquième qui repasse aussi à gauche.

Grenoble retrouve les rapports de force habituels : 59% NUPES, 41% droite et extrême droite.

Sur la 3ème circonscription à Grenoble, le duel NUPES/Droite a retrouvé les équilibres habituels. Il y avait 5744 voix qui étaient allées sur les autres candidats au 1er tour, il y a eu 1380 abstentionnistes de plus au deuxième tour. Il restait donc 4364 voix à se partager entre E. Martin et la candidate de droite E. Chalas, cette dernière avait beaucoup plus de possibilités de récupération puisque soutenue par quelques vieux chevaux de retour et par Carignon. Mais E. Chalas n’a récupéré que 2480 voix de plus quand Elisa Martin augmente son score de 1884 voix. Il y a une corrélation quasi-parfaite entre les voix obtenues par Elisa Martin au premier et au deuxième tour dans chaque bureau de vote, voir le graphique.

Dans la métropole grenobloise, Nupes atteint 52,4% des voix.

Voici la répartition par groupements des communes en fonction de l’appartenance du maire au groupe politique de la Métro :  les quatre groupes de la majorité : UMA (gauche et écologiste), CCC (communiste), ACTES (PS et assimilés), NMC (petites communes) et les deux groupes de la minorité : MTPS (macronistes déclarés) et CCM (droite classique).

A noter que ACTES et NMC regroupent des communes votant plus à droite que MTPS aux législatives…

 Total MétroUMACCCACTESNMCMTPSCCM
Gauche52,4%57,1%59,0%44,9%46,9%53,0%43,2%
Droite47,6%42,9%41,0%55,1%53,1%47,0%56,8%

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