L’eau en France : ressource et utilisation

Publié le 16 août 2022

En cette période de sécheresse il est important de savoir comment sont utilisées les ressources en eau. Les dernières statistiques officielles donnent des chiffres intéressants. Les plus gros utilisateurs d’eau sont les centrales électriques thermiques qui produisent du courant avec des rendements assez faibles (environ un tiers pour les centrales nucléaires). Et cet été 5 centrales (Blayais, Bugey, Golfech, Saint-Alban et Tricastin) ont obtenu de l’ASN des dérogations pour continuer à fonctionner malgré le dépassement des limites règlementaires.

Prenant en compte le changement climatique, dans son étude « Futurs énergétiques 2050 », RTE note que « l’augmentation des situations de sécheresse à la fin de l’été et à l’automne pourra également conduire à des périodes de tension pour l’équilibre offre-demande d’électricité, d’autant plus si ces sécheresses se combinent avec des périodes de faible vent »

Continuer à vouloir produire de l’électricité par le nucléaire impose de mobiliser de fortes ressources en eau pour refroidir les réacteurs, alors que la production par des énergies renouvelables ne nécessite aucun refroidissement particulier. Voilà un argument supplémentaire pour ne pas lancer de nouveaux réacteurs nucléaires qui ne feraient qu’augmenter les rejets de chaleur dans l’environnement au moment où on a besoin de ralentir au plus vite le réchauffement climatique.

Voici dans un graphique, les chiffres concernant la répartition des volumes d’eau douce prélevés par usage et par milieu, en 2018, en milliards de m3 :

L’eau en France : ressource et utilisation – Synthèse des connaissances en 2021 | Données et études statistiques (developpement-durable.gouv.fr)

« Ressource naturelle abondante en France, l’eau douce est utilisée à des fins domestiques (eau potable) et économiques (agriculture, industrie, loisirs, refroidissement des centrales électriques). Les prélèvements relatifs à ces besoins baissent depuis une vingtaine d’années, hormis ceux pour l’agriculture qui restent stables en moyenne. Des mesures réglementaires visent à garantir une gestion équilibrée de la ressource en eau et à la partager lorsqu’elle se raréfie.

UNE RESSOURCE ABONDANTE, MAIS SOUS TENSION LOCALEMENT EN PÉRIODE ESTIVALE

La ressource en eau douce se trouve dans les eaux de surface (cours d’eau, lacs) et dans les nappes d’eau souterraines. Un volume moyen de 210 milliards de m3 se renouvelle année après année sur le territoire métropolitain, apporté à la fois par les précipitations et par les fleuves et rivières arrivant des territoires voisins.

Avec des prélèvements totalisant environ 31 milliards de m3, les besoins en eau semblent donc couverts à ces échelles de temps et d’espace. Cependant, les plus forts prélèvements d’eau ont lieu en été lorsque la disponibilité de la ressource est la plus faible, ce qui peut provoquer localement de fortes tensions sur cette ressource, ainsi que des pénuries temporaires.

Graphique 1 répartition par saison hydrologique de l’apport d’eau douce renouvelable (moyenne 1990-2018)

Note : par convention, les saisons hydrologiques débutent en septembre. L’automne inclut ainsi les mois de septembre à novembre, l’hiver décembre à février, le printemps mars à mai et l’été compte les mois de juin à août. 

De nombreuses voix provenant des milieux écologistes s’élèvent dorénavant pour que l’eau potable soit petit à petit réservée à son usage : faire boire hommes et animaux, et que les autres usages à l’avenir pourraient s’alimenter en eau pluviale et en eau recyclée, de qualité tout à fait suffisante dans la plupart des cas. La France réutilise très peu les eaux grises comparativement à d’autres pays. Or une recherche et développement dans ce domaine devient urgente du fait de la raréfaction de la ressource, y compris dans notre pays.

Enfin, il est important de rappeler que de nombreuses implantations industrielles, qui pourtant bénéficient d’aides directes et indirectes, utilisent abondamment la ressource en eau potable pour les nécessités de leur production, et du fait qu’elles la payent, ne se soucient pas particulièrement de la restitution qui pourrait en être faite au milieu environnant.

Il nous semble que dans un avenir assez proche, comme pour le tri de leurs déchets, l’agriculture industrielle, l’industrie pourraient investir dans le recyclage de leurs eaux usées sans peser sur le prix ni le quota d’eau potable de tout un chacun…

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.