La Fédération du commerce spécialisé Procos a fait le bilan de l’année 2022 et s’inquiète fortement pour 2023.
Chaque année Procos fait un bilan et examine les perspectives les plus probables pour l’année à venir. Le 8 février elle a présenté le bilan 2022 qui remarque que les ventes progressent seulement de 1,3% par rapport à 2019 mais plusieurs secteurs sont à la peine. La fréquentation reste très inférieure à l’avant crise. Procos prévoit une année 2023 « de tous les dangers » et demande un plan commerce au gouvernement pour que les investissements de transformation du secteur puissent être maintenus.
Procos, suite à une analyse pessimiste, demande de réagir vite :
« Côté gouvernement, en accélérant la mise en place de moyens réels pour un plan commerce qui fasse en sorte dès 2023, que les investissements de transformation ne soient pas stoppés. Si le commerce est important pour la construction de notre société de demain, la transition énergétique, la transformation de la consommation, alors il faut le faire maintenant. Le Conseil National du Commerce doit rapidement y travailler et nous y contribuerons activement.
Côté écosystème, les bailleurs doivent prendre conscience que continuer à laisser les loyers augmenter aujourd’hui par l’indexation ou lors de la fixation du loyer, lors des renouvellements par exemple, est mortifère. La difficulté d’un magasin, de deux, puis trois, entraîne le réseau. Plafonner les loyers 2023 de tous les magasins est une solution simple pour faire face au court terme. Mettons-la en place !
Franchir de telles étapes réclame des financements et de la trésorerie. L’Etat doit mobiliser les banques pour qu’elles accompagnent les acteurs du retail dans une telle période, qu’elles leur donnent accès au crédit en se rappelant qu’elles travaillent avec les enseignes depuis des dizaines années dont beaucoup ont été florissantes et que cela reviendra. Par ailleurs, la notation Banque de France doit s’adapter. Par exemple, elle ne prend toujours pas en compte les efforts de transformation des entreprises y compris sur le plan environnemental.
Sur l’immobilier commercial, Procos acte la fin des grands projets, donc on voit qu’une fois de plus que le projet Neyrpic n’est pas dans l’air du temps (on attend le résultat de l’appel concernant l’implantation de salles de cinéma).
« Comme chaque année, Procos fait le point sur les projets d’immobilier commercial en analysant les autorisations (CDAC, CNAC, Permis de construire) et les projets « en stock ». Pour 2022, les principaux enseignements sont les suivants :
- Une légère reprise des permis de construire, des CDAC et des projets commencés mais ceux-ci restent très éloignés des surfaces de 2019 (500 000 m² de moins autorisés).
- En 2022, la taille moyenne des projets continue de diminuer. En 2022, le plus grand projet examiné en CDAC portait sur seulement 19.900 m² (Paridis à Nantes), contre 33.900 m² en 2019 (Yellow Pulse à Saint-Priest).
- Pour l’avenir, la fin des créations de grands projets est confirmée, le marché s’oriente vers les reconfigurations et les extensions de l’existant.
- Le stock de projets pour l’avenir se restreint fortement et les surfaces se réduisent drastiquement.
Des éléments qui préfigurent l’avenir du secteur avec l’application de la loi Climat et Résilience et encore plus le Zéro Artificialisation Nette. L’enjeu sera un nouvel aménagement du territoire et, surtout, la modernisation des zones commerciales et des entrées de villes qu’il conviendra de mettre en œuvre en respectant les commerçants en place. »