Le conseil municipal a longuement délibéré sur la proposition de budget pour l’année 2023 et l’augmentation de 25 % des taux de taxe foncière (le seul levier sur lequel peut jouer le conseil municipal depuis la disparition de la taxe d’habitation).
Pour le groupe majoritaire Grenoble en commun, Margot Belair, co-présidente du groupe a précisé que le taux pourrait diminuer à l’avenir : « Nous avons conscience de ce qui est demandé aux Grenoblois et Grenobloises. D’ailleurs chaque année à l’occasion de l’exercice budgétaire, nous avons la possibilité de faire évoluer ce taux. Et nous sommes prêts à réviser cette décision, dans le cas où l’inflation baisserait ou bien dans celui où l’Etat accompagnerait réellement les collectivités face aux crises énergétiques et climatiques, pour faire évoluer ce taux à la baisse. »
Déclaration de Laure Masson, au nom de 7 membres de la majorité qui interrogent la hauteur du taux et évoquent cette augmentation qui aurait pu se faire plutôt en deux fois (16% en 2023 et un complément non précisé les années futures), tout en rappelant la solidarité de gestion qui lie les membres de la majorité en ce qui concerne le vote du budget.
Le groupe Grenoble en commun, à l’unanimité, a voté les 25 % de hausse du taux de fiscalité et le vote du budget par des votes publics (à l’appel de chaque élu-e).
Nous avons déjà précisé le contenu politique du budget. Des précisions dans le dossier de la ville avec des extraits de l’intervention de l’adjoint aux finances Vincent Fristot :
« Crise climatique et crise sociale sont intimement liées. A l’heure où beaucoup choisissent de réduire le service public, plongeant dans la précarité de plus en plus de personnes, afin de colmater les conséquences de l’inaction et du manque de planification, Grenoble, Capitale Verte de l’Europe choisit de consolider et d’amplifier son service public, de protéger les plus précaires, et de proposer des mesures de justice sociale et climatique,
d’accélérer la transformation du territoire.
La hausse de la contribution demandée aux propriétaires grenoblois-es est importante et le CCAS est présent avec de nouvelles aides pour prévenir les situations difficiles. Grâce à cette augmentation, nous maintenons un service public fort, et les investissements pour construire la ville de demain seront amplifiés : végétalisation des rues, multiplication des Place(s) aux enfants, rénovation et végétalisation des cours d’école, rénovations énergétiques des bâtiments municipaux, rénovation des équipements sportifs, rénovation des bibliothèques … mais également la baisse des tarifs des cantines, du Conservatoire, expérimentation d’une Sécurité sociale alimentaire, des mesures sur les mobilités avec notamment la création d’une école du vélo, ou encore la gratuité des musées. Si nous voulons d’une ville qui émancipe, où l’on peut vivre confortablement été comme hiver, il nous faut continuer d’investir fortement dès aujourd’hui. »
L’ADES a été beaucoup citée par les oppositions durant ces débats. C’est l’habituel hommage du vice à la vertu. Effectivement l’impôt local est injuste puisqu’il n’est pas lié aux revenus des ménages, même si dans les faits, en moyenne, il a un certain caractère redistributif (étude de l’INSEE de 20213).
Effectivement nous avions mené la bataille contre l’augmentation d’impôts proposée par Michel Destot en 2009, puisqu’elle ne visait qu’à financer la campagne menée par la ville pour candidater aux Jeux Olympiques d’hiver et parce que la majorité gauche-droite de l’époque s’était engagée par écrit (dans un tract largement diffusé) à ne pas augmenter les impôts. Le produit de cette augmentation a été dilapidé très rapidement.
Nous avions aussi mené bataille contre la majorité de droite (1983-1995) et ses manipulations qui ont entrainé l’équivalent d’une augmentation de plus de 26 % des taux des impôts locaux grenoblois (sans le dire). Conséquence : explosion de la dette de la Ville qui la traine depuis lors, les majorités successives n’ayant jamais pu la diminuer par manque de moyens.
L’ADES a aussi démontré que le problème des finances de Grenoble était notamment son manque d’épargne. La décision d’augmenter le taux de taxe foncière de 25 % règle cette question.
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