Éducation prioritaire, la bataille pour « les dernières miettes » à Grenoble

Publié le 21 avril 2023

Médiapart fait un article détaillé sur certains collèges et écoles grenobloises maltraitées par le rectorat. Pourtant la dotation générale pour les collèges et lycées est en hausse, mais cette hausse est très mal répartie. Les mobilisations des enseignants et des parents d’élèves ne cessent pas.

Il s’agit du collège Aubrac à la Villeneuve où les enseignants et parents d’élèves ont découvert que les moyens alloués à leur établissement de quatre cents élèves, classé en REP+ (le plus haut niveau du Réseau d’éducation prioritaire) allaient baisser à la rentrée 2023. Plus les enfants sont issus de milieux défavorisés, plus l’IPS (Indice de position sociale) est bas, à Aubrac c’est très bas : 72.

Le collège Vercors se retrouve sensiblement dans la même situation qu’Aubrac. Classé REP, avec un IPS à 83, il perdra lui aussi 28 heures hebdomadaires l’année prochaine. 

Au collège Aimé-Césaire, issu de la fusion, il y a dix ans, de deux collèges, l’un situé dans un quartier en grande difficulté, l’autre plus favorisé. Césaire a perdu au passage le classement en REP, officiellement pour redorer son image auprès des familles. La disparition du label était assortie de la promesse d’une vigilance sur les moyens. Le corps enseignant penche désormais de plus en plus pour un retour de Césaire dans le giron de l’éducation prioritaire.

L’école primaire Anatole-France, dans le giron de Césaire, est, elle, sortie du dispositif REP en même temps que le collège. L’an passé, la menace d’une classe en moins a mis le feu aux poudres chez les enseignant·e.s comme chez les parents. Pour calmer la fronde, le rectorat a proposé à l’école Anatole-France de signer un contrat local d’accompagnement (CLA). Mais en termes de moyens c’est très loin de la REP.

Il est important d’indiquer également que l’intégration d’enfants porteurs de handicap nécessite l’accompagnement d’une Accompagnant.e.s d’Enfants en Situation Handicap (AESH). Hélas, les candidatures se font rares. Cette situation entraîne l’entrée d’enfants avec différents troubles physiques ou psychiques puisqu’il est obligatoire de les accueillir. Il est donc arrivé qu’un.e enseignant.e en classe maternelle soit confronté.e à la présence de 4 à 5 enfants porteurs de troubles dans une même classe. En conséquence, l’ATSEM par classe dans les écoles dites « en quartiers prioritaires » peut se retrouver avec la charge d’un ou deux enfants en difficultés et l’enseignant.e doit assumer la charge du reste de la classe, dont bon nombre d’enfants n’ont pas de difficultés diagnostiquées mais présentent cependant des comportements qui nécessitent une attention soutenue. Résultat : les enseignant.e.s, les personnels d’accompagnement scolaire et les enfants subissent tous,  les conditions dégradées d’une telle scolarisation.

Face à la baisse des moyens, le label réseau d’éducation prioritaire décerné aux écoles et collèges en éducation prioritaire devient une sorte de graal pour sauver ce qui peut l’être et tenter de conserver un semblant de mixité. L’académie de Grenoble, interrogée sur le sujet par Mediapart, n’a pas répondu aux questions de la journaliste M. Goanec.

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