Non aux algorithmes pour la recherche d’emploi dans les Missions locales

Publié le 19 mai 2023

Et si on regardait d’un peu plus près ce qui se cache derrière les algorithmes, qui ne sont pas seulement des merveilles technologiques et pour citer le plus en vogue ChatGPT, qui peut écrire une belle musique, et pourquoi pas peindre un tableau exceptionnel, ou rédiger un texte de loi et aussi raconter n’importe quoi…

Après Parcours Sup pour les futur.e.s étudiant.e.s, le ministère du travail a missionné un délégué interministériel pour faire évoluer Pôle Emploi, notamment pour les jeunes.

Depuis 1982, date de création des missions locales une nouvelle méthode d’insertion par la formation et l’emploi, avait été proposée par le rapport de Bertrand Schwartz.  Elle était destinée aux jeunes de 16 à 25 ans qui sont à la recherche d’un emploi ou d’une formation soit après une rupture scolaire durant la période de scolarisation avant le baccalauréat, et maintenant post bac suite à des inscriptions ratées de parcours sup ou en raison d’un arrêt après l’entrée en études supérieures. Les Missions locales viennent de fêter leurs 40 ans d’existence.

Pour une inscription de chaque jeune en recherche d’emploi principalement (beaucoup moins de formation), le délégué interministériel a proposé que Pôle Emploi devienne l’unique porte d’entrée à une recherche de solution pour tous les jeunes de 16 à 25 ans, allant de « bac moins 5 à bac plus 5 », par l’intermédiaire d’un « algorithme ». Ce système devenait le « sésame » unique à une ouverture de droits et à un accompagnement par un conseiller emploi. Jusqu’alors, les jeunes avaient une autre possibilité qui était de s’inscrire dans une mission locale de leur territoire avec un rendez-vous automatique et sous une semaine, auprès d’un conseiller.ère emploi qui commençait par faire le point de chaque situation, avec description des différents problèmes existants : logement, santé, ressources, niveau de formation, emploi recherché, ou encore difficultés familiales… Après un ou plusieurs rendez-vous, chaque jeune se voyait offrir un panel de possibilités d’insertion, de formation ou d’emploi.

L’algorithme ne remplira pas les mêmes fonctions. L’objectif majeur et principal est d’offrir au jeune, un emploi qui parait le plus « approchant » des niveaux de formation, et faire en sorte qu’il n’ait éventuellement… « qu’à traverser la rue » et accepter l’emploi proposé.

La Commission Européenne a donné un coup d’arrêt, en indiquant que les algorithmes n’étaient pas adaptés à la recherche d’emploi. Donc arrière toute ! Enfin pas tout à fait, car l’idée reste toujours en suspens.

Et progressivement, les algorithmes font l’objet de beaucoup d’études et d’alertes de la part de spécialistes du numérique. Peut-être par manque de vigilance ou parce qu’il y a tant de questions à résoudre pour les enfants, les jeunes, les actifs, les chômeurs, les retraités, on s’aperçoit que ces outils se sont déjà infiltrés partout, et qu’il y a urgence à rester vigilants sur leur développement.

Autre menace sur les Missions locales : l’avant-projet de loi créant France Travail prévoit que la capacité d’inscription et d’orientation des missions locales se fasse « par délégation de l’opérateur France Travail ». Une proposition jugée « inacceptable » par l’Union nationale des missions locales.

Algocratie et démocratie : « L’algocratie est-elle en passe de remplacer la démocratie ? De plus en plus de domaines régaliens, démocratiques sont pénétrés par les algorithmes : filtrage et tri sur les réseaux sociaux, aide à la décision (justice, santé…), sélection à l’université, analyse prédictive (police, assurance…). Dès lors, nombreux sont ceux qui estiment qu’il existe un danger de dépossession du pouvoir du peuple, le « demos » de la démocratie, au profit de ces algorithmes… » Lire la suite ici.

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