L’État apportera une aide de 2,9 milliards d’euros pour l’usine de Crolles

Publié le 9 juin 2023

Mille emplois sont attendus sur ce nouveau site des entreprises STMicroelectronics et GlobalFoundries, ce qui va poser de redoutables problèmes de logement et/ou de transport pour ces personnels nouveaux ainsi que des questions d’alimentation en eau. Il n’est pas question que la Métropole grenobloise mobilise davantage que l’engagement déjà pris concernant la fourniture d’eau au Grésivaudan, sinon ce serait prendre un risque inconsidéré de pénurie, face aux ressources en eau disponibles, surtout avec les sécheresses qui s’annoncent. Vu le montant des aides de l’Etat, il n’est pas de bonne politique que la Métro poursuive ses aides financières à ces industriels, car elle aura besoin de financer, avec d’autres, les infrastructures publiques nécessaires pour l’accueil des 1000 employés. 

Un article du Monde avec l’AFP du 5 juin 2023 donne les précisions suivantes :

« Une aide conséquente pour un projet stratégique majeur : le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé lundi 5 juin que 2,9 milliards d’euros seraient accordés par l’Etat à la nouvelle usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics et GlobalFoundries à Crolles, près de Grenoble, un projet de presque 7,5 milliards d’euros.

Cette aide d’Etat est l’une des plus importantes pour une usine depuis 2017, a précisé Bercy. Elle sera financée par le plan France 2030, qui prévoit au total pour le secteur des semi-conducteurs un volet de 5,5 milliards d’euros. Le projet, dévoilé en juillet 2022, avait été présenté par M. Le Maire comme « le plus grand investissement industriel des dernières décennies, hors nucléaire », pour le pays.

Lundi, le ministre a signé avec les dirigeants du groupe franco-italien STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry, et de l’américain GlobalFoundries, Thomas Caulfield, les contrats relatifs à cette aide d’Etat, autorisée fin avril par la Commission européenne. Les usines de production de semi-conducteurs demandent des investissements colossaux, du fait en particulier de la finesse de gravure des composants qui nécessite la mise en place de procédés de fabrication extrêmement sophistiqués.

Cette future usine, qui doit entraîner la création de 1 000 emplois, s’inscrit dans le cadre du « Chips Act », le programme de l’Union européenne pour qu’elle atteigne 20 % du marché mondial des semi-conducteurs en 2030, ce qui signifie quadrupler la production européenne actuelle.

Mobiliser 43 milliards en Europe

Le plan, qui a fait l’objet d’un accord entre les Etats membres de l’UE et le Parlement européen le 18 avril, assouplit les règles en matière de subventions publiques au secteur. Le « Chips Act » européen prévoit ainsi de mobiliser au total 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés dans la production de semi-conducteurs. L’objectif de l’UE est de retrouver une place aux côtés de l’Asie et de l’Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs.

« Le projet permettra d’ajouter pratiquement 6 % de nouvelles capacités de production à la capacité européenne existante », a souligné le ministère de l’économie. « L’objectif (est) d’augmenter les capacités de production française de 620 000 plaques de semi-conducteurs par an à l’horizon 2028 », a-t-il ajouté.

L’Europe a vu sa part de marché chuter ces dernières décennies à moins de 10 % de la production mondiale, tandis que s’aggravait sa dépendance à l’égard des producteurs asiatiques qui dominent le marché : Taïwan (où sont produites 90 % des puces les plus avancées dans le monde), la Corée du Sud, et de plus en plus la Chine.

Importantes pénuries

Or, le Covid-19, en paralysant les chaînes d’approvisionnement en Asie, a entraîné d’importantes pénuries de puces au point de mettre en difficulté l’industrie automobile européenne, un électrochoc pour le continent.

La pandémie et les tensions géopolitiques autour de la Chine ont fait prendre conscience de la nécessité de produire en Europe ces composants indispensables et ont convaincu Bruxelles d’assumer une politique industrielle interventionniste dans un continent traditionnellement très ouvert à la concurrence mondiale.

« Sur demande de l’Etat », STMicroelectronics et GlobalFoundries « s’engagent à rendre prioritaires les commandes, » jusqu’à 5 % des capacités annuelles de production, pour servir des besoins souverains, de sécurité nationale, ou des besoins spécifiques aux TPE et aux PME, selon Bercy. Les semi-conducteurs produits à Crolles alimenteront notamment le marché de l’automobile, mais aussi ceux de l’« Internet des objets » ou des machines industrielles. »

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