De l’eau pas des puces, pas de produits chimiques dans l’eau potable

Publié le 14 juillet 2023

Un article dans » Les Echos » du 10 juillet par Florian Espalieu, rappelle la mobilisation ayant eu lieu contre l’accaparement de l’eau potable produite dans les champs de captage de la Romanche par les grands industriels du Grésivaudan. La Métropole a informé les industriels qu’elle n’augmentera pas au-delà de 29 000 m3 par jour sa fourniture à la communauté de commune du Grésivaudan (qui en revend la majeure partie aux industriels). L’article évoque aussi des rejets chimiques de la plateforme Arkema dans la Romanche et le Drac qui sont interdits par la Déclaration d’utilité publique (DUP) de 1967 protégeant le champ de captage de Rochefort. D’un côté le préfet dans l’arrêté de DUP interdit les rejets et de l’autre il les autorise dans d’autres arrêtés.

La Métropole par l’intermédiaire de sa régie des eaux, présidée par Anne-Sophie Olmos, a effectué un signalement au procureur de la République, le parquet de Grenoble a ouvert une enquête préliminaire. Raymond Avrillier membre du conseil d’exploitation dépose des recours au tribunal administratif pour stopper cette situation tout à fait anormale. Il est essentiel de protéger complètement les champs de captages pour continuer de fournir en eau naturellement pure à la source la grande majorité des usagers du service public de l’eau métropolitain.

Voici des extraits de l’article des Echos :

L’industrie pèse sur les ressources en eau, pourtant abondantes et pures, de l’agglomération grenobloise. Avec deux dossiers particulièrement tendus : à l’Est, l’usine de semi-conducteurs STMicroelectronics ; et au Sud, les rejets de la plateforme chimique Arkema.

… L’agglomération de 450.000 habitants est dotée d’une ressource exceptionnelle : « L’eau est disponible en abondance et à proximité, à une dizaine de kilomètres »… Celle-ci est en outre de très bonne qualité : l’eau distribuée en plaine, soit 85 % de la Métropole, arrive dans les robinets sans aucun traitement. Le tout à un prix inférieur à la moyenne nationale.

… L’annonce du doublement de la production sur le site [de STMicro à Crolles] par Emmanuel Macron en juillet 2022, dans un département alors placé en « alerte renforcée sécheresse », fait tiquer. Et pas uniquement le collectif d’opposants STopMicro. Le rapport publié en février 2023 par la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) fustige de « nombreuses lacunes » dans le dossier présenté par l’industriel, notamment sur la question des ressources en eau. A terme, le site consommera jusqu’à 33.600 m3 par jour, « ce qui représente une augmentation d’environ 190 % par rapport à la consommation de 2021 », appuie le document.

… Reste que le doublement de la production sera ardu sans davantage d’eau du côté de la Métropole. Car celle-ci a signifié qu’elle était déjà au maximum possible : « Il s’agit d’une limite technique », précise Anne-Sophie Olmos, vice-présidente de la collectivité chargée du cycle de l’eau. « Mais nous avons également annoncé que ce serait une limite politique. » D’autant que le Voironnais, intercommunalité voisine de près de 100.000 habitants, a également sollicité Grenoble pour la fournir en eau de secours.

… D’autres inquiétudes sont plus immédiates. Sur un tout autre dossier, l’élue s’oppose à la préfecture de l’Isère. Cette dernière aurait pris plusieurs arrêtés autorisant l’entreprise Arkema [sur la plateforme chimique de Jarrie] à rejeter des polluants à proximité d’un champ captant d’eau potable. Alors même que, lors de l’installation des puits de captage en 1967, un autre arrêté préfectoral de déclaration d’utilité publique (DUP) interdisait « tout rejet d’eaux usées ou polluées chimiquement » à proximité.

… Après plusieurs réunions avec l’entreprise et plusieurs services de l’Etat – agences de l’eau et de santé notamment – où « personne ne veut porter la responsabilité de cette pollution », elle effectue un signalement au procureur de la République en janvier 2023. Le parquet de Grenoble confirme qu’une enquête préliminaire est ouverte.

… Contactée, la préfecture de l’Isère indique qu’« aucun arrêté ne saurait être pris sans vérifier la conformité à la DUP [et qu’elle] a bien été prise en compte dans les procédures notamment dans la procédure d’autorisation de 2013 ayant abouti à l’arrêté ‘actuel’ du site principal de la plateforme en amont. » La cohérence de ces autorisations avec la DUP est par ailleurs contestée par un recours devant le tribunal administratif… Recours porté par Raymond Avrillier, membre du conseil d’exploitation des régies d’assainissement et d’eaux et ancien conseiller municipal de Grenoble, qui n’a néanmoins pas pu faire valoir le caractère d’urgence. « La situation est surréaliste, tempête-t-il. La violation est évidente mais le juge des référés considère que toutes les précautions sont prises par les services de la Métropole. »

… La société Arkema, quant à elle, assure se conformer à la loi… Elle indique également que « le déplacement des rejets du site n’a pas été étudié à ce stade » et qu’aucun responsable d’Arkema n’a été sollicité à ce jour dans le cadre de l’enquête préliminaire. »

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