Sans surprise particulière, le projet de budget 2024 a été présenté en conseil des ministres puis transmis à l’Assemblée Nationale. Il n’y a pas de rupture avec les budgets précédents, juste une petite diminution des dépenses de 9 milliards par rapport à la loi de finances 2023 sur un total de 511 milliards d’euros.
Le déficit du budget de l’Etat est toujours très important : 144,5 milliards d’euros soit presque 30 % des dépenses totales ! Par conséquent l’Etat poursuit son endettement à grande vitesse, presque 110% du PIB. Il y a une augmentation des impôts et des taxes qui passent de 314,3 milliards à 341,1 milliards.
Une présentation du budget de l’Etat en section de fonctionnement et d’investissement (comme les budgets des collectivités territoriales) montre l’ampleur des déséquilibres du budget.
L’Etat investit très peu (28,8 milliards soit environ 430 euros par habitant, soit moins que ce que font Grenoble et la Métro), le déficit est essentiellement un déficit de fonctionnement :108,1 milliards.
Rappelons que la règle imposée aux collectivités locales est qu’elles sont obligées d’avoir des budgets en équilibre en fonctionnement et en investissement et qu’en fonctionnement elles sont obligées d’avoir un solde positif leur permettant de payer les amortissements de leurs réalisations.
Les collectivités n’ont pas le droit de rembourser leur dette par de la dette. Autant la gestion des collectivités est rigoureuse autant celle de l’Etat est très laxiste. Le refus de ce gouvernement de taxer les riches et notamment les super-riches a pour conséquence qu’on lègue aux générations futures des dettes très lourdes qui handicapent les politiques publiques pour les transitions sociales, climatiques et écologiques.
Les associations d’élu-es ne sont pas satisfaites des mesures du budget pour les collectivités, notamment les dotations de fonctionnement ne suivent pas l’inflation.