Rentrée sociale 2023-2024 – Il est temps que le quinquennat social commence !

Publié le 29 septembre 2023

C’est le titre du communiqué de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux). Il rappelle que la politique macroniste, néolibérale, a oublié la dimension sociale de la politique nationale.

L’Uniopss porte auprès des pouvoirs publics la voix collective des associations des secteurs sanitaire, social et médico-social, engagées aux côtés des personnes vulnérables et fragiles. Elle regroupe des unions régionales ainsi qu’une centaine de fédérations, unions et associations nationales, représentant 25 000 établissements, 750 000 salariés et l’engagement d’un million de bénévoles. C’est un observateur privilégié des besoins sociaux et un acteur majeur du monde associatif et de l’économie sociale et solidaire.

L’Uniopss alerte sur le décalage jugé croissant entre la proclamation de droits sociaux et l’effectivité de ces droits. Des moyens sont demandés pour soutenir le secteur non lucratif, jugé « au bord de l’asphyxie ».  

Elle publie son « Document de Rentrée Sociale » qui propose une analyse des enjeux politiques et budgétaires, ainsi qu’un regard transversal sur l’actualité des politiques publiques dans les champs de la santé, du social et du médico-social. Et un zoom sur les principaux enjeux et priorités par secteur en cette rentrée 2023.

En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, voici ses propositions :

« Un manque d’ambition et de moyens pour lutter contre la pauvreté de manière pérenne.

Face à l’urgence sociale actuelle (inflation économique, mais aussi crise de société), le Pacte des Solidarités, présenté le 18 septembre par la Première ministre, Elisabeth Borne, se devait d’apporter des réponses pérennes pour lutter contre ces situations d’injustice excluant les plus précaires de notre société. Si l’Uniopss, tout comme le Collectif ALERTE dont elle est membre, ont salué des mesures nécessaires pour répondre à l’urgence, elles déplorent le manque de mesures structurelles de ce plan pour réduire durablement la pauvreté.

La loi portant mesure d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat votée cet été « pour, réagir à l’inflation », manque, elle aussi, d’ambition structurelle : revaloriser le RSA, l’AAH ou l’ASPA à hauteur de 4 % ne permet même pas de compenser la hausse des prix annoncée, en cette rentrée, à près de 6,8 % selon l’Insee. Il en est de même pour la hausse des APL de 3,5 % et pour le gel de l’indice de référence des loyers à 3,5 %


Priorités
– Revaloriser tous les minima sociaux (incluant l’ASPA et l’AAH) au-dessus de l’inflation.
– Ouvrir le RSA aux jeunes dès l’âge de 18 ans.
– Voter une loi de programmation pluriannuelle pour l’hébergement, le logement adapté et le logement social. Augmenter les places d’hébergement et relancer l’offre de logements abordables (objectif : 150 000 logements sociaux par an, dont 60 000 logements locatifs très sociaux – PLAI).
– Apporter un soutien financier direct pour l’alimentation afin de pallier les effets d’augmentation des prix.
– Retirer les sanctions automatiques à l’encontre des allocataires du RSA dans le projet de loi Plein emploi, au profit de réels moyens d’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi.
– Levée les menaces contre l’aide médicale de l’État (AME).
– Créer 200 000 emplois aidés pour les plus éloignés de l’emploi.
– Soutenir le secteur Accueil Hébergement Insertion (prise en compte de l’inflation par un soutien financier, fonds d’urgence face à l’augmentation des dépenses d’énergie…).
– Tripler le chèque énergie et des aides accrues pour la rénovation des logements.
– Mettre en place une autre politique vis-à-vis des migrants, avec des moyens d’accueil à la hauteur.
– Penser la planification écologique comme un levier de l’inclusion sociale. »

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