L’Unaf (Union Nationale des Associations Familiales) développe depuis de longues années des budgets-types visant à chiffrer les besoins nécessaires pour que les familles puissent vivre dans des conditions décentes. Ces budgets identifient les besoins d’une famille-type et calculent ainsi les sommes nécessaires pour les couvrir.
Ces budgets ne décrivent pas ce que dépensent effectivement les familles, mais déterminent le niveau des dépenses estimées nécessaires pour qu’une famille, de la composition envisagée, afin de vivre sans privation. Ils sont différents du budget réel qui est un budget de ressources, qui part des moyens disponibles pour les affecter le plus judicieusement possible aux différents postes de dépenses. Les budgets de l’Unaf sont des budgets de besoins, ils calculent un minimum décent, pas un minimum vital. Le but n’est pas d’assurer la survie, mais la vie, dans des conditions modestes mais convenables. C’est aussi un minimum décent qui suppose une gestion soigneuse des ressources.
L’UNAF présente 8 principaux budgets types suivant la composition du ménage et fait les calculs par mois pour la France, l’Ile de France et hors Ile de France, elle vient de publier les budgets pour février 2024.
Nous avons examiné ces derniers budgets familiaux et recalculé les dépenses pour chaque type de famille en estimant le nombre d’unités de consommation et en recalculant chaque budget pour une unité de consommation afin de pouvoir comparer ces budgets types avec les revenus disponibles par unité de consommation donnés par l’INSEE. Les 8 budgets donnent des dépenses par unité de consommation avec des différences, la moyenne des budgets donnant une dépense mensuelle par unité de consommation de 1610 € par mois en février 2024 (hors Ile de France), soit environ 19 300 € annuel.
Voici la répartition du budget moyen par rubriques en euros et pourcentage. A remarquer que presque 70 % du budget est consacré au logement, l’alimentation et la mobilité, qui sont des dépenses rigides et pèsent très lourdement sur les ménages modestes qui doivent se priver fortement pour vivre.
| Alimentation | 404 | 25,0% |
| Transport | 216 | 13,4% |
| Logement | 485 | 30,1% |
| Education | 42 | 2,6% |
| Entretien et soins personnels | 26 | 1,6% |
| Equipements & Mobiliers | 42 | 2,6% |
| Habillement | 69 | 4,3% |
| Information & Communication | 35 | 2,2% |
| Loisirs, Culture & Divers | 193 | 11,9% |
| Santé | 102 | 6,3% |
| Total | 1615 € | 100,0% |
Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
Pour l’année 2021, l’INSEE donne la médiane des revenus disponibles à Grenoble d’un ménage par unité de consommation à 22 140 € soit 1845 € par mois. Il y avait environ 60% des ménages grenoblois qui dépassaient 1600 €/mois en 2021.
Ces chiffres démontrent de façon très claire que les revenus actuels d’environ un tiers de la population grenobloise ne sont pas suffisants, loin de là, pour une vie vraiment décente. La lutte pour le pouvoir de vivre décemment est donc essentielle et malheureusement depuis de très longues années, les gouvernements n’ont pas mené cette bataille et l’écart entre les plus riches et les autres a beaucoup augmenté. Les politiques d’austérité qui se développent ne répondent pas à la crise sociale, ni écologique. Il est urgent de trouver les moyens financiers pour s’attaquer à ces inégalités, la taxation des plus riches est une nécessité évidente que seule la gauche et les écologistes défendent.
