
Après la condamnation définitive pour corruption dans l’affaire Bismuth, puis la condamnation non encore définitive du financement de la campagne électorale de 2012 dans l’affaire Bygmalion, Sarkozy et certains de ses proches (notamment Brice Hortefeux et Claude Guéant) sont appelés depuis le 6 janvier au tribunal judiciaire de Paris pour répondre de 4 délits : corruption, association de malfaiteurs, recel de détournement de fonds publics et financement illicite de campagne électorale. Les audiences devraient se terminer le 10 avril 2025.
Il s’agit d’une affaire qui débute en 2005, Sarkozy pense déjà à l’élection présidentielle de 2007 et il est soupçonné d’organiser des collectes de fonds occultes… Sans tout cela aurait-il été élu président de la République ?
Ce troisième procès est le plus grave, si Sarkozy est de nouveau condamné, il disparaitra dans les poubelles de l’histoire politique française, comme un grand truand…
Pour comprendre ce procès, Médiapart qui a initié les poursuites à ce sujet propose de suivre le procès au jour le jour.
Voici un court extrait d’un article récent de Médiapart qui résume le travail des enquêteurs :
« Au terme de dix années d’enquête, dirigées dans un premier temps par le juge Serge Tournaire puis par son homologue Aude Buresi, un rapport de synthèse de 557 pages a été signé le 24 août 2023. Il s’agit de l’ordonnance de renvoi, dite « ORTC », qui saisit le tribunal pour le procès, en s’appuyant sur les charges mises au jour par les actes d’instruction, l’analyse des procureurs du Parquet national financier (PNF) mais aussi l’enquête titanesque des policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Page 447 de leur rapport, les juges d’instruction ont pris de l’élan – la phrase est longue, mais cruciale – pour résumer tout l’enjeu de leur enquête : « La manière dont Nicolas Sarkozy a cru subitement renouer des liens avec un régime aussi controversé que celui du colonel Kadhafi, alors qu’il n’était encore que ministre de l’intérieur et pas ministre des affaires étrangères, et bien plus encore les conditions dans lesquelles cette relation s’est développée, avec l’omniprésence d’un affairiste, homme de l’ombre rompu depuis des années aux négociations parallèles en marge des gros contrats d’import-export, comme l’était Ziad Takieddine, les déplacements multiples sans but discernable des plus proches collaborateurs du futur président de la République, les rencontres secrètes organisées sur place, est très difficilement compréhensible, sauf à considérer que cette activité dissimulait un secret et qu’il s’agissait en réalité d’obtenir des financements occultes pour la future campagne. »
Et les juges sont catégoriques : les investigations ont « mis en évidence à la fois des paiements et des contreparties ». D’un côté, des financements occultes libyens au profit de la partie française. De l’autre, des faveurs françaises de tous ordres (diplomatiques, juridiques, économiques) au bénéfice de la Libye. »
Mots-clefs : corruption, élections, état, justice