
Le commissaire enquêteur a rendu son avis et ses conclusions sur le renouvellement des espaces publics du secteur Arlequin-parc Jean Verlhac suite à l’enquête publique qui s’est déroulée du 6 janvier au 6 février 2025.
Le rapport est daté du 26 février alors que les conclusions le sont plus tard le 13 mars, ce qui n’est pas habituel.
Le commissaire enquêteur indique que « la concertation préalable menée par les maîtres d’ouvrage a été importante et n’est pas ancienne. Elle a généré des modifications du projet prises en compte par le porteur du dossier, mais ces modifications n’ont pas forcément été vues par le public qui réitérait leur demande au cours de l’enquête… La participation du public a été importante avec plus de cent personnes reçues pendant les permanences. Outre 41 observations recueillies sur les registres papier, 129 observations ont été inscrites sur le registre numérique ou à l’adresse mail ouverte à cet effet. Les échanges avec le public ont été de bonne qualité,, les intervenants pouvant être passionnés (surtout entre eux) mais toujours courtois et sereins ».
« La très grande majorité des contributions sont négatives : de nombreuses personnes trouvent que le projet de rendre le lac baignable n’est pas adapté au parc et entre en conflit avec les usages qu’il accueille actuellement. ».
Dans ses conclusions le commissaire enquêteur émet un avis favorable sur l’ensemble du dossier avec deux réserves et une recommandation. Les réserves doivent être levées par le maitre d’ouvrage, sinon l’avis deviendrait défavorable.
Voici les deux réserves
1 – Que le Maître d’Ouvrage précise et modifie son projet pour pouvoir retrouver, si l’expérience du nouveau dispositif n’est pas positive, une situation conforme à l’usage du lac dans les conditions actuelles.
2 – Que, conformément à son engagement, le Maître d’Ouvrage prenne en compte les recommandations de la MRAE (à l’exception de la définition du périmètre du projet).
Et la recommandation : « Le projet devrait être adapté pour y intégrer les dispositifs pédagogiques présentés par un collectif de scientifiques grenoblois. »
Le Conseil municipal de Grenoble du 24 mars va se prononcer pour lever ces réserves :
En ce qui concerne la première, la délibération précise : « Afin de lever la première réserve, la Ville de Grenoble fait évoluer le projet de lac en modifiant le profil du bassin de baignade. Il s’agit de retravailler le profil du fond de bassin, afin que, lorsqu’il sera en période non surveillée, avec une profondeur maximale abaissée à 80 cm, il puisse préserver une surface d’eau suffisante pour garder sa vocation de bassin de contemplation, ce qui est son « usage dans les conditions actuelles ». Le projet revoit donc le profil de baignade et l’accès au bassin en période hivernale et ainsi, si le projet de baignade surveillée était abandonné, le bassin retrouverait sa vocation première de bassin ornemental à usage contemplatif. Le bassin serait ainsi mis toute l’année à une profondeur maximum de 80 cm, ce qui est similaire à la profondeur moyenne du bassin de la Caserne de Bonne et qui correspond à la profondeur admise tant en termes d’usage, de sécurité des personnes que de responsabilité. Enfin, il faut préciser que la conception du projet en fonction de la saisonnalité faciliterait un retour à une situation conforme à l’usage du lac actuel puisque, outre la gestion de la hauteur d’eau celui-ci ne nécessitera que des aménagements extrêmement modestes (retrait des clôtures pérennes et des pédiluves uniquement). »
Pour la deuxième réserve : « l’ensemble des recommandations figurant dans l’avis de la MRAE est pris en compte dans le projet final, à l’exception de la question du périmètre non reprise par le commissaire enquêteur et pour les motifs exposés précédemment et développés dans la réponse au procès-verbal de synthèse. Les maîtrises d’ouvrages ont détaillé, dans la réponse à la MRAE (annexée à la délibération), les modalités de prise en compte complète des recommandations émises par l’autorité environnementale. Elles ont également été rappelées dans la présente délibération et les modifications nécessaires seront donc intégrées dans leur totalité au projet final et aux cahiers des charges techniques des dossiers de consultation des entreprises. »
Suite à cette enquête le « Collectif du Lac », a adressé au Maire un lettre ouverte demandant la suspension du projet et la mise en place d’« un groupe composé d’élus, de techniciens et d’habitants et animé par une personne neutre (…) et compétente pour travailler à reconstruire ensemble un projet de restauration et de revalorisation du lac. »
Mots-clefs : enquêtes publiques, environnement, quartiers prioritaires, Villeneuve