
Pour un meilleur équilibre des dénominations de voies publiques, espaces et équipements publics en faveur des femmes qui y sont très minoritaires, le conseil municipal décide depuis quelques années d’attribuer quasi-exclusivement à des femmes ces nouvelles dénominations. Pour soutenir la résistance des femmes iraniennes, le square Jina Mahsa Amini a été inauguré le 23 mai 2025, juste devant le lycée Louise Michel.
La ville de Grenoble, Ville compagnon de la Libération, finalise sa démarche d’attribution d’un nom de femme compagnon de la Libération à un espace public de chacun des six secteurs, en proposant les noms de Laure Diebold et Emilienne Moreau-Evrard. Par ailleurs, la Ville souhaite dénommer une place et une allée du nom de femmes pionnières dans la reconnaissance de leurs droits en Ukraine et au Brésil. Il est également proposé de mettre à l’honneur une femme sportive exceptionnelle de la première moitié du vingtième siècle, injustement méconnue. Une proposition de reconnaissance de la jeune journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh assassinée lors d’un bombardement à Gaza, puisse être également envisagée.
Place Laure Diebold, Compagnon de la Libération (secteur 4). Laure Diebold est née en 1915 dans le Bas-Rhin. Secrétaire bilingue français-allemand dans une usine du Haut-Rhin jusqu’en 1939, elle officie ensuite dans une organisation de passeur-ses pour les prisonnier-ères évadé-es puis au service des réfugié-es. Après sa rencontre avec Daniel Cordier, elle est affectée aux services de Jean Moulin sous le nom de « Mado ». Elle suivra Jean Moulin à Paris en mars 1943. Arrêtée le 24 septembre de la même année, elle sera successivement internée à Mulhouse, Berlin, Ravensbrück et enfin Buchenwald, d’où elle sera libérée malade et extrêmement affaiblie. Elle mourra à Lyon, en 1965. Il est proposé de dénommer la nouvelle place en cours d’aménagement sur la rue Marceline Desbordes-Valmore (ZAC Flaubert), « Place Laure Diebold ». La plaque portera l’inscription « Place Laure Diebold, Compagnon de la Libération »
Place Emilienne Moreau-Evrard, Compagnon de la Libération (secteur 5). Emilienne Moreau est née en 1898 dans le Pas-de-Calais. La première guerre mondiale est déclarée alors qu’elle se destine à une carrière d’institutrice. En 1915, elle crée une école improvisée et fait preuve d’une grande bravoure au secours des britanniques face à l’ennemi. Elle sera décorée de la Croix de Guerre, de la Croix du Combattant et de la Royal Red Cross par les Britanniques. Diplômée pendant la guerre, elle enseigne à Paris avant de retourner vivre dans le Pas-de-Calais avec son mari Just Evrard. Elle y devient secrétaire générale des femmes socialistes du département en 1934. Le couple passe en zone sud en 1942. Emilienne devient agent de liaison du réseau Brutus sous le nom de Jeanne Poirier. Elle entre ensuite au mouvement la France au Combat. Elle échappe à plusieurs arrestations. Traquée, elle finit par rejoindre Londres en août 1944. Elle sera décorée de la Croix de la Libération en 1945 et mourra à Lens en 1971. Il est proposé de dénommer la place de la poste Jean Perrot, livrée à l’été 2025, « Place Emilienne Moreau-Evrard » La plaque portera l’inscription « Place Emilienne Moreau-Evrard, Compagnon de la Libération »
Place Lessia Oukraïnka (secteur 4). Lessia Oukraïnka, née en 1871 et décédée en 1913 est l’une des femmes les plus célèbres de l’histoire ukrainienne. Écrivaine, traductrice, activiste publique et culturelle, elle est pionnière du mouvement féministe ukrainien. Il est proposé de dénommer la place à l’angle des rues Perrot et Moyrand « Place Lessia Oukraïnka » La plaque portera la mention « Place Lessia Oukraïnka »
Allée Marielle Franco (secteur 3). Marielle Franco est née en 1979 à Rio de Janeiro et morte assassinée dans la même ville en mars 2018. Conseillère à la chambre municipale de la ville de Rio de Janeiro pour la coalition « changer est possible », son combat était celui du genre, de la favela, de la négritude et des droits LGBT. Il est proposé de dénommer l’allée qui sépare les écoles élémentaires et maternelles Libération, auprès de l’arrêt de bus « Marielle Franco-Rondeau », « Allée Marielle Franco ». La plaque portera l’inscription « Allée Marielle Franco ». Place Marie Marvingt (1875-1963) (secteur 4). Surnommée « la fiancée du danger », Marie Marvingt s’illustre dans de nombreuses disciplines sportives avant la première guerre : alpinisme, cyclisme, tir sportif, patinage, natation. En 1910, elle remporte la première compétition féminine de bobsleigh à Chamonix avant de se passionner pour l’aviation. Infirmière, inventrice, elle est médaillée de la Paix. Elle reste la femme la plus décorée de l’histoire de France. Il est proposé de dénommer la place dite des Platanes sur laquelle se déroule nombres d’activités portées par la Ville, « Place Marie Marvingt ». La plaque portera l’inscription « Place Marie Marvingt (1875-1963) ».
Mots-clefs : conseil municipal, discriminations, droits des femmes, grenoble