
Un rapport sévère de la Cour des comptes sur l’enseignement primaire, a été présenté le 20 mai 2025. Pour elle c’est un « constat d’échec » de la politique publique d’enseignement primaire : le niveau des élèves est en recul malgré des dépenses croissantes, les inégalités scolaires s’aggravent et la gouvernance est « encore trop centralisée ». La Cour pointe les « effets néfastes » de la semaine de quatre jours, le statut « obsolète » des directeurs d’école et appelle à une meilleure coordination entre État et collectivités locales.
Le renforcement du capital humain constitue l’une des principales priorités en matière de politique structurelle, selon les recommandations de l’OCDE. L’expérience montre que l’éducation des enfants joue un rôle essentiel dans le développement des compétences nécessaires à un monde en constante évolution. Pourtant, malgré un investissement public conséquent (55,1 Md€ en 2023), les résultats des élèves français en CM1 restent préoccupants, notamment en mathématiques, domaine dans lequel la France se classe dernière parmi les pays de l’Union européenne et avant-dernière au sein de l’OCDE. Plusieurs dysfonctionnements structurels ont été identifiés, au premier rang desquels une aggravation des inégalités au cours de l’école primaire, une gouvernance de l’école encore trop centralisée, une organisation du temps scolaire en décalage avec les besoins des élèves, ainsi qu’un recul de l’attractivité du métier d’enseignant. Face à ces constats, la Cour des comptes formule plusieurs recommandations, axées sur le recrutement et la formation des enseignants, sur les usages pédagogiques, sur la réforme du statut des directeurs d’école, ainsi que sur la nécessité de mieux associer les collectivités territoriales à la politique éducative.
Le Café pédagogique critique ce rapport qui n’a qu’une vision « comptable »
Pour Guislaine David, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, ce rapport est avant tout « un rapport comptable de la Cour des comptes qui tire à boulets rouges sur l’école ». Elle pointe notamment une part du PIB en baisse consacrée à l’éducation, et la persistance d’une gouvernance trop centralisée, qui bride l’autonomie locale et la réactivité des établissements.
Le rapport conclut sur un appel à transformer en profondeur l’école primaire, non seulement pour répondre aux attentes éducatives, mais aussi pour mieux prendre en compte le rythme et les besoins réels des enfants. « La qualité de l’enseignement est de loin le premier levier qui peut influer sur la réussite et l’épanouissement à long terme d’un élève », rappelle la Cour. Et sur le comment atteindre la qualité de cet enseignement, en termes de formation continue, rémunération, qualité de vie au travail en lui redonnant du sens, il n’en est pas question dans cette approche… comptable et managériale. Deux ingrédients qui soulèvent bien des critiques et un malaise dans le corps des professeurs, comme des chefs d’établissement du secondaire, dont le métier perd aussi en attractivité. Ce que dit la cour des comptes dans sa critique comptable de l’école primaire