
Les député-es ont voté la fin des ZFE (zones à faibles émissions). Il y a effectivement beaucoup de critiques à faire concernant la façon dont les gouvernements ont géré les ZFE. Pour eux c’était essentiellement pour échapper à la justice et aux sanctions de la Commission européenne. Il n’y a jamais eu une vraie politique qui aurait permis aux usagers de la voiture de changer de mode de déplacement, tout était laissé aux collectivités sans aucune aide particulière.
Le groupe des élu-es « Une Métropole d’Avance – UMA » a transmis un communiqué de presse à ce sujet le 28 mai 2025, signé par Chloé Pantel de Grenoble, Lionel Coiffard de Vizille et Laurent Amadieu de Saint Egrève
« A l’heure où la ZFE est remise en question à l’échelle nationale, dans le bassin grenoblois les mesures prises entre 2014 et 2020 ont permis de diviser par deux la pollution en matière de dioxyde d’azote, améliorant significativement la qualité de l’air. Malgré tout, on compte encore un décès par jour lié à la pollution de l’air sur le territoire.
Si les études scientifiques montrent la pertinence de la ZFE comme mesure de santé publique, ce dispositif est aussi une mesure de justice sociale puisque les populations les plus précaires sont les plus exposées de par leur lieu de vie en cœur urbain et en proximité immédiate des grands axes circulants. Les populations les plus précaires des zones périurbaines et rurales sont souvent elles, les plus éloignées des infrastructures et des services de transport fiables leur permettant de se passer au quotidien de la voiture individuelle. Abandonner la ZFE est donc un piège qui se refermerait sur les plus précaires.
Gouverner c’est prévoir. La ZFE est un serpent de mer. Clairement, les solutions alternatives pour les ménages ayant des véhicules Crit’air 3 ne sont pas là. Nous ne découvrons pas aujourd’hui que l’interdiction des Crit’air 3 nécessitait un véritable choc d’offre sur les transports en commun, l’autopartage, le covoiturage et les infrastructures cyclables. La Convention Citoyenne Métropolitaine, échantillon représentatif de la population, a plébiscité ces mesures de mobilité associées à la ZFE : développer la marche et le vélo, limiter le nombre de voitures individuelles, décarboner le parc, développer les transports en commun, dont le RER métropolitain annoncé par l’État mais non suivi de moyens financiers.
Faute d’anticipation, d’investissements massifs et d’une politique cohérente d’accompagnement, nous sommes face à une difficulté réelle de mise en œuvre du calendrier initial. Face à cette situation, nous sommes favorables au prolongement d’un an de la période pédagogique pour les véhicules particuliers désormais exclus de la ZFE. Profitons de ce temps supplémentaire pour prendre enfin les mesures qui s’imposent.
Nous devons absolument renforcer notre offre de transports en commun, de covoiturage et d’autopartage. Un choix alternatif à la voiture individuelle doit être possible et attractif en tout point du territoire et pour tout type de déplacement.
Nous devons ensuite adapter nos dispositifs d’aide. Les mesures actuelles d’accompagnement au changement de mobilité ne touchent que trop peu de monde. A l’inverse, l’aide à l’achat vélo qui remporte un franc succès vient d’être suspendue faute d’enveloppe budgétaire suffisante. Ce qui ne marche pas est conservé. Ce qui marche est supprimé.
Enfin, qui dit pédagogie, dit information. Nous demandons depuis 4 ans l’envoi de courriers ciblés aux habitantes et habitants sur la ZFE. Le récent courrier pour les 10 ans de la Métropole envoyé à l’ensemble du territoire montre qu’une communication d’ampleur est possible. La ZFE mérite qu’on se donne les mêmes moyens en informant sur les objectifs, les règles et les aides. Une telle communication devra être doublée d’actions d’aller-vers pour cibler les publics les plus empêchés au changement de mobilité. »
Mots-clefs : métropole, pollution atmosphérique, santé