Bayrou remplacé par Macron lui-même

Publié le 12 septembre 2025

Le 8 septembre, il n’y a pas eu de surprise, le vote de confiance demandé par F. Bayrou a mis en évidence une véritable déroute du premier ministre.

La nomination immédiate de Sébastien Lecornu par le Président de la République signifie que c’est Macron lui-même qui gouvernera.

Vu le niveau d’impopularité atteint par Macron, cette nomination ne devrait pas être d’un grand secours pour résoudre la crise politique dans laquelle Bayrou laisse notre pays et fait courir le risque d’ouvrir les portes du pouvoir au Rassemblement National. Et le fait que S. Lecornu soit, à ce qu’on dit, apprécié par le RN, est un signe supplémentaire que les politiques très à droite vont se poursuivre.

Bayrou était un grand défenseur de la proportionnelle pour l’élection des député-es. Il ne l’a pas fait alors qu’une grande majorité des partis représentés à l’Assemblée nationale y était favorable, même si il y avait des divergences sur le type de proportionnelle. Le scrutin proportionnel, empêche le RN d’avoir la majorité à lui tout seul, alors qu’avec 35 % des voix il peut être majoritaire avec le mode de scrutin actuel.

Le nouveau premier ministre doit selon le communiqué de Macron « consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois. A la suite de ces discussions, il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un Gouvernement au Président de la République. » Le nouveau gouvernement tardera peut-être un peu, les ministres en place expédieront les affaires courantes en attendant la nomination du nouveau gouvernement.

Cette nomination tellement caricaturale devrait obliger les partis de gauche et écologiste à se mobiliser pour préparer une alternative au budget pour 2026 préparé par Macronà l’image des précédents budgets.

Avant la destitution de Bayrou, les Ecologistes et le PS ont proposé des alternatives au budget avancé par le gouvernement pour 2026.

Sans surprise il s’agit d’alternatives fondées sur la justice fiscale mais moins ambitieuses que le budget proposé par le NFP lors de la dissolution. Les alternatives de gauche et écologistes au budget 2025 de M. Barnier « ADES – Le Rouge et le Vert

Ces alternatives budgétaires rompent avec la politique de l’offre et trouvent des recettes importantes en augmentant la fiscalité sur les plus aisés et les grandes entreprises, entre 27 et 29 milliards. Il faut rappeler que chaque année depuis 2018 il manque 60 milliards d’euros de recettes fiscales selon la Cour des comptes.

Ces budgets alternatifs comptent sur la taxe Zucman, (prélèvement de 2% sur les très gros patrimoines) et sur unediminution des aides aux très grandes entreprises, ce qui permettrait d’alléger le déficit du budget de l’Etat, et donc de mieux maitriser la dette.

Coté investissements : proposition d’augmenter les dépenses pour la transition écologique, mais peut être de façon insuffisante.

On sent à travers ces alternatives prudentes qu’une partie de la gauche envoie un signal pour monter qu’elle est prête à gouverner dans cette situation très complexe où personne n’a de majorité à l’Assemblée nationale.

Mais Macron n’en veut pas et n’entend pas changer de politique.

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