Les alternatives de gauche et écologistes au budget 2025 de M. Barnier

Publié le 18 octobre 2024

Le groupement du Pacte du Pouvoir de Vivre, composé de 63 organisations (associations, fondations, ONG, syndicat, mutuelles) avait proposé une évolution du budget 2025 entre 50 et 75 milliards d’euros, avec seulement 20 milliards d’économies très ciblées et entre 33 et 55 milliards de recettes fiscales et de prélèvements socialement justes afin de réduire les déficits et préparer l’avenir en répondant aux nécessités des transitions sociales et climatiques.

Le 9 octobre 2024, les député-es du Nouveau Front Populaire, en présence de Lucie Castets ont présenté leurs prochains amendements au budget Barnier fondés sur 49 milliards d’euros de recettes nouvelles sans hausse d’impôt pour les classes moyennes et populaires. Ces recettes sont à comparer aux baisses d’impôts dont ont bénéficié depuis 2017 les entreprises et les ménages – et de manière disproportionnée les plus fortunés d’entre eux. Les baisses d’impôts induites par les réformes des 7 dernières années représentent au total une perte de recettes estimée à 62 milliards d’euros par an selon la Cour des comptes.

« Les 10 MESURES PHARES (en milliards d’euros)

  • SUPPRIMER DES NICHES ET DISPOSITIFS INEFFICACES
  • Fin des exonérations patronales au-dessus de 2 SMIC + 8 Mds
  • Recentrage du Crédit Impôt Recherche + 3 Mds
  • FAIRE CONTRIBUER LES ULTRA-RICHES ET LES GRANDS GROUPES À L’EFFORT NATIONAL
  • ISF avec volet climatique et Réforme de l’Exit Tax apport de + 15 Mds
  • Suppression du Prélèvement forfaitaire unique + 2,5 Mds
  • Taxe sur les héritages dorés + 7 Mds
  • Taxe exceptionnelle sur les profits et les superdividendes + 5 Mds
  • Taxe sur les transactions financières + 2 Mds
  • FAIRE PESER L’EFFORT DE TRANSITION SUR LES PLUS GROS POLLUEURS ET REDONNER DES MOYENS AUX COLLECTIVITÉS
  • Mettre fin aux privilèges injustes de l’aérien + 1,5 Md
  • Redonner des marges de manœuvres aux collectivités locales + 5 Mds

La situation budgétaire est le résultat de la politique économique menée par le camp présidentiel pendant 7 ans et en particulier de la baisse des impôts sur les grandes entreprises et les ménages les plus aisés.

Ces mesures étaient censées stimuler l’activité mais ce fut un échec flagrant. En plus de l’envolée des déficits, les inégalités ont augmenté, la désindustrialisation se poursuit et notre pays est en déficit d’investissements publics dans la transition écologique.

Ainsi, alors même que la situation économique actuelle est largement due aux réductions massives des impôts des 7 dernières années, le gouvernement envisage une coupe massive dans les dépenses publiques : réduction du financement des services publics, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales.

Si cette stratégie est effectivement mise en œuvre, l’activité économique sera fortement ralentie en 2025 avec à la clé une baisse des carnets de commande des entreprises, une hausse du chômage et une augmentation de la pauvreté.

En 2025, la vie quotidienne des Français et Françaises va être encore plus difficile : moins de professeurs dans les écoles qui en manquent déjà cruellement, moins de soins remboursés, moins de transports publics, etc. À plus long terme, notre pays ne sera pas prêt à affronter la crise climatique. Par exemple, les bâtiments publics et les logements personnels resteront des étuves une partie de l’année et des passoires l’autre partie, des professions ne pourront plus exercer à cause des chaleurs extrêmes, etc.

Ce gouvernement préfère ainsi sacrifier les services publics, les retraités et la transition écologique plutôt que de relever suffisamment les prélèvements obligatoires sur ceux qui ont été totalement épargnés de l’effort national ces dernières années, allant jusqu’à ébranler notre pacte social. Ce gouvernement fragile ne restera probablement pas assez longtemps en place pour assumer les conséquences de son budget antisocial et antiécologique. Les annonces du Premier ministre en matière de fiscalité, avant tout cosmétiques, montrent que la logique du programme du NFP répond aux enjeux actuels : les plus aisés et les grands groupes doivent contribuer à la mesure de leurs moyens. Les propositions du NFP consistent à rétablir la justice fiscale et sociale en faisant contribuer celes et ceux qui n’ont pas payé leur juste dû jusqu’à maintenant pour financer les investissements nécessaires, favoriser l’activité et réduire progressivement le déficit. »

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