Budget 2026 de l’Etat : injuste, récessif… à amender en profondeur, sinon le parlement censurera

Publié le 24 octobre 2025

Lecornu 2 propose toujours la même politique de l’offre, tournant le dos à l’augmentation de la consommation du plus grand nombre alors que c’est le moteur principal pour retrouver du dynamisme, augmenter les recettes de l’Etat sans déséquilibrer notre système de santé très mal en point, et sans imposer l’austérité aux collectivités locales – rappelons que ce sont elles qui investissent le plus pour l’avenir. La suspension de la loi sur les retraites (si cet engagement tient) ne compense absolument pas les dégâts à venir pour une grande majorité des ménages, les petites augmentations d’impôts pour les plus riches n’étant pas à la hauteur de la crise.

Répétons-le inlassablement, c’est le manque de recettes qui a créé la dette de l’Etat. Les diminutions très importantes d’impôts aux plus riches et aux grandes entreprises ont reçu des aides publiques sans aucune contrepartie et parfois sans justification. Pourtant tout responsable d’administration qui ferait un cadeau à une personne privée serait immédiatement traduit en justice pour favoritisme. Il y a là détournement de l’intérêt général, il serait bon de changer la loi qui autorise ce type d’aide. On peut remarquer au passage que des grandes entreprises poussent des cris contre l’état trop gras alors qu’elles ne cessent de faire appel à celui-ci.

L’effort pour diminuer les déficits consiste pour Lecornu à davantage baisser les dépenses que regagner des recettes, alors qu’il faudrait augmenter plus les recettes pour éviter un effet récessif décrit et redouté par de nombreux économistes.

 Le Haut Conseil des finances publiques émet dans son avis du 14 octobre que le gouvernement « retient une orientation plus restrictive des finances publiques, qui pèserait donc davantage à court terme sur l’activité. »

Il faudrait donc se tourner vers les plus riches qui ont beaucoup profité de la politique de l’offre macroniste. Sébastien Lecornu a reconnu des anomalies sur la fiscalité des grandes fortunes qui camouflent leurs revenus dans des holdings, mais ce qui est proposé est inférieur à ce qui a été demandé en 2025. D’où la nécessité d’une taxe type Zucman qui avait déjà été votée par l’Assemblée nationale, sous Barnier mais avait été récusée par le Sénat. Il faudra éviter de passer par la CMP (commission mixte paritaire) totalement dominée par la droite, le Premier ministre a tout pouvoir pour laisser le dernier mot à l’Assemblée. Cette taxe n’est pas passé à la commission des finances, cela augure mal de ce qui va se passer à l’Assemblée.

Les cadeaux faits aux entreprises depuis 2021 n’ont pas eu les effets macroéconomiques escomptés, contrairement aux espoirs des tenants de la politique de l’offre. Pourtant ils représentaient une diminution de la fiscalité de 10 milliards par an pour les entreprises. L’étude qui vient d’être publiée par l’Institut des politiques publiques (IPP), en partenariat avec le Haut-commissariat à la stratégie et à la prospective, a en ce sens examiné les effets de la division par 2 de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) et la réduction de moitié de la CFE (cotisation foncière des entreprises) sur les locaux industriels.

On nous prépare également une année blanche dans le budget de la sécurité sociale qui donc ne corrigera pas de nombreuses prestations sociales au niveau de l’inflation : pensions de retraite, allocations familiales, prime d’activité, aide personnalisée au logement… ce qui grève plus lourdement les plus bas revenus. C’est encore une mesure injuste à faire sauter, comme ce qui concernerait les barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG.

Le budget de la Santé est aussi particulièrement visé par de restrictions :  il ne devrait augmenter qu’à peine du niveau de l’inflation alors qu’en 2025 il avait été augmenté de 3,6% et s’était révélé gravement insuffisant. Les hôpitaux publics sont menacés alors qu’ils vont déjà mal, avec de nombreuses pertes d’emplois notamment d’infirmières.

Pour les collectivités locales ce sera aussi l’austérité, le budget va leur imposer de limiter leurs dépenses de fonctionnement à l’inflation, tout en se voyant obligés à des augmentations de coût de personnels importants notamment par l’augmentation des cotisations retraites…elles devront donc diminuer les autres dépenses avec pour conséquence les baisses de subventions aux associations, déjà à l’os, ou leur épargne, donc leurs investissements.

En ce qui concerne la planification écologique c’est carrément la déprime profonde, là aussi il faudra bonifier la copie du gouvernement explique l’I4CE : « Disons-le d’emblée, nous estimons que cette année encore, le Projet de loi de finance 2026 présenté le 14 octobre n’est pas en l’état, cohérent avec la planification écologique et marque un nouveau recul en réduisant les crédits de plusieurs dispositifs moteurs pour la transition sans alternatives fiscales ou réglementaires suffisantes. Le débat parlementaire devra bonifier la proposition du gouvernement. Alors que les investissements climat (-5% en 2024) et la réduction des émissions de gaz à effet de serre décrochent en France, I4CE appelle le gouvernement et les parlementaires à préserver les crédits budgétaires favorables à la transition et à l’adaptation au changement climatique dans le budget 2026 »…

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