L’utilité de l’encadrement des loyers est démontrée

Publié le 13 juillet 2017

Comme toujours, les tenants du libéralisme économique le plus développé, essayent d’expliquer que le marché s’autorégule et que les acteurs du marché immobiliers sont vertueux et savent mieux que personne comment réguler ce marché. Ils luttent pour éviter toute règlementation, même lorsqu’elle est très limitée et trouvent des alliés dans les sphères gouvernementale (voir la politique de Valls qui a refusé d’appliquer la loi pourtant votée sur l’encadrement des loyers).

Deux villes sont soumises à l’encadrement des loyers, Paris et Lille, on attend avec impatience l’extension à d’autres agglomérations comme celle de Grenoble.

La Confédération du logement et du cadre de vie (CLCV) vient de rendre public une enquête sur ces deux villes, d’où il ressort qu’environ un tiers des loyers ne sont pas conforment à la règlementation.

Voici le communiqué du 5 juillet de la CLCV :

« Pour éviter la ville des plus aisés et des plus aidés, exigeons l’extension de l’encadrement des loyers

L’enquête réalisée par la CLCV entre mai et juin 2017 à Paris et Lille montre que 62 % des loyers proposés sont conformes. Le taux de conformité est de 73 % pour les annonces passées par une agence contre 50 % lorsque le bien est géré en direct par le bailleur. Enfin, le caractère meublé ou non du logement a une incidence, puisque 59 % des logements meublés sont conformes alors qu’ils sont 64 % à l’être pour les locations nues. 

En moyenne, lorsque le loyer excède le maximum autorisé, c’est environ 125 € par mois, soit près de 1 500 € à l’année, que le bailleur appelle en toute illégalité auprès de son locataire !

Principale mesure de la loi ALUR, l’encadrement des loyers permet d’éviter les abus de certains bailleurs et empêche que les ménages modestes ne soient repoussés des centres urbains vers la périphérie.

Pourtant, la loi ALUR, avant même son application effective, était critiquée par Manuel VALLS, alors Premier Ministre, lequel indiquait très clairement ne vouloir en faire qu’un dispositif expérimental soumis au pouvoir discrétionnaire des élus locaux. C’est oublier l’intention première du législateur de rendre obligatoire l’encadrement des loyers dans 28 agglomérations représentant 1 151 communes ! Le Conseil d’Etat, dans sa décision du 15 mars 2017 s’est d’ailleurs chargé de le rappeler au Premier Ministre en annulant, fait rarissime, des déclarations faites à l’occasion d’un discourt en août 2014. L’encadrement des loyers doit ainsi s’appliquer à l’ensemble des zones tendues.

Par ailleurs, bien que les résultats des professionnels ne soient pas mauvais, ils demeurent bien en deçà de ce que l’on pourrait exiger d’eux. A cet égard, suite à notre étude de 2016, la Ministre précédente avait demandé à la DGCCRF de faire des contrôles auprès des professionnels l’automne dernier. Où en sommes-nous à l’heure actuelle ?

Pourtant, il y a urgence à agir. En moyenne, lorsque le loyer excède le maximum autorisé, c’est environ 125 € par mois, soit près de 1 500 € à l’année, que le bailleur appelle en toute illégalité auprès de son locataire ! Et encore, les dépassements peuvent parfois être bien plus élevés.
On citera, à titre d’exemple, un 3 pièces loué 1 443,01 € au lieu de 1 130,04 €, soit un surplus mensuel de 312,97 €, 3 755,64 € à l’année. Ou encore ce 2 pièces à 1 245 € au lieu de 812 € : 433 € versés par mois par le locataire, près de 5 200 € à l’année. Des sommes extrêmement importantes…

C’est pourquoi, à l’heure où l’on nous parle d’une nouvelle (encore une !) loi sur le logement, nous demandons à ce que la loi ALUR soit maintenue et appliquée dans toutes les zones concernées, que ce que soit en banlieue parisienne, ou à Lyon, Bordeaux, Marseille ou Aix-en-Provence.

 

Pour lire l’intégralité de l’enquête, cliquez ici.

 

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