La question de l’hygiène dans les piscines recevant du public

Publié le 30 août 2019

C’est sur ces règles d’hygiène que le règlement intérieur des piscines municipales de Grenoble est fondé et qu’on ne peut pas mettre n’importe quel maillot de bain pour se baigner. Le règlement limite notamment la surface de couverture du corps par le maillot de bain pour permettre une toilette préalable suffisante pour éliminer le maximum d’apport de matière organique responsable de la formation des chloramines néfastes à la santé des baigneurs et surtout des personnels.

L’ARS rappelle quels sont les risques encourus dans une piscine :

« Risques microbiologiques :

  • Une piscine est en lieu dans lequel les conditions (humidité, chaleur) sont favorables au développement de micro-organismes (bactéries, virus, champignons…) pouvant causer des maladies (mycoses, eczéma, verrues plantaires, affectives ORL, gastro-entérites…)
  • Pour maitriser ce risque, l’eau doit être désinfectée et désinfectante. Un bon entretien des installations par l’exploitant et le respect des règles d’hygiène par les baigneurs sont indispensables

Risques chimiques :

  • Le chlore utilisé comme désinfectant est susceptible de réagir avec les matières organiques apportées par les baigneurs (urine, sueur, cosmétiques…) pour former des chloramines.
  • Ces chloramines peuvent être à l’origine de troubles irritatifs ou respiratoires. Des gestes d’hygiène simples avant l’entrée dans l’eau (douche savonnée, démaquillage, passage au pédiluve) permettent de réduire la formation de ces composés. »

L’Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) a fait un rapport sur les risques sanitaires liés aux piscines avec plusieurs mises à jour, la dernière date de mars 2014 et intitulé : « Évaluation des risques sanitaires liés aux piscines »

L’ANSES rappelle que le niveau de chloramines dépend essentiellement de la propreté des baigneurs et que les personnels de la piscine doivent être régulièrement suivis

« 3.5.1 Hygiène des baigneurs

L’hygiène est l’un des paramètres clés sur lesquels il est nécessaire d’agir pour maîtriser les risques microbiologiques. L’hygiène a un impact direct sur la qualité de l’eau, en termes de contamination microbienne. Elle a un impact indirect sur le niveau de certains polluants toxiques, tels que la trichloramine et les THM, lesquels sont fonction de la quantité de matières organiques azotées contenue dans l’eau et apportées en grande part par les baigneurs.

Par conséquent, l’Afsset estime essentiel que soient appliquées les mesures suivantes, visant à réduire la contamination de l’eau, de l’air et des surfaces :

  • le respect des zones de déchaussage ;
  • l’utilisation d’un maillot de bain exclusivement réservé à cet effet et le port d’un bonnet de bain ;
  • le respect des précautions d’hygiène intime avant la baignade ;
  • l’absence de maquillage et autre produit cosmétique ;
  • l’obligation de prendre une douche savonnée avant l’accès aux bassins ; le passage obligatoire dans un pédiluve doté d’eau désinfectante avant l’accès aux bassins ;
  • l’utilisation d’accessoires (lignes d’eau, bouées, etc.) régulièrement entretenus et réservés exclusivement à l’usage de la piscine.

Dans le cas des piscines désinfectées par le chlore non stabilisé, afin de réduire les taux de sous-produits de chloration dans l’eau et dans l’air, une diminution du taux maximal de chlore est envisageable : si les règles d’hygiène sont rigoureusement appliquées et la surveillance de la qualité de l’eau est renforcée (installation de dispositifs d’enregistrement en continu et régulation automatique de la teneur en désinfectant et du pH), il semble possible de d’appliquer les seuils proposés par la norme allemande (0,3 – 0,6 mg L-1).

3.5.8 Recommandations pour les travailleurs

Compte tenu des risques sanitaires identifiés (asthme, rhinite, irritation oculaire, etc.), l’Afsset recommande que le personnel des piscines bénéficie d’un suivi médical renforcé, à l’embauche, pendant la période d’activité, puis après l’arrêt de l’activité. Les critères de cet examen seront à définir par les organismes compétents (sociétés savantes, HAS, etc.).L’Afsset recommande le suivi de l’exposition à la trichloramine par des mesures régulières de sa concentration dans l’air (cf. infra). »

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