A Grenoble, ouverture très encadrée des marchés alimentaires ouverts

Publié le 27 mars 2020

Le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020, prescrit de nombreuses mesures pour lutter contre l’expansion du coronavirus et notamment l’interdiction des marchés : « La tenue des marchés, couverts ou non et quel qu’en soit l’objet, est interdite. Toutefois, le représentant de l’Etat dans le département peut, après avis du maire, accorder une autorisation d’ouverture des marchés alimentaires qui répondent à un besoin d’approvisionnement de la population si les conditions de leur organisation ainsi que les contrôles mis en place sont propres à garantir le respect des dispositions de l’article 1er et de l’article 7. »

Cette décision d’interdiction globale est contestée par des associations d’agriculteurs, des maraichers et des élus dont le maire de Grenoble et le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard qui explique : « ce décret porte un coup d’arrêt à l’un des principaux canaux de distribution des primeurs, créant un choc réel dans le rang des agriculteurs français. Avec la mise en sommeil de la restauration commerciale et collective, ce secteur est davantage confronté, comme les autres acteurs économiques, au bouleversement suscité par la crise sanitaire.»

De nombreuses réactions insistent sur la comparaison entre marchés et grandes surfaces où la sécurité n’est pas mieux assurée que sur les marchés. La Fédération nationale des marchés a déposé un référé au Conseil d’Etat pour faire suspendre ce décret.

Pour Grenoble, Eric Piolle a proposé au préfet une solution qui allie, sécurité sanitaire, solidarité de proximité et soutien aux producteurs locaux.

La Préfecture de l’Isère a indiqué qu’il appartient au maire d’apporter la preuve, dans la demande qu’il formule, que les modalités d’organisation (contrôles d’accès, espacement des étals, gestion des files d’attente, nature et provenance des produits alimentaires vendus) et les contrôles mis en place sont propres à garantir la sécurité des populations et le respect des gestes barrière. Ces dérogations ne seront possibles que dans certains cas très limités, où l’absence de marché pourrait causer des difficultés d’approvisionnement en nourriture pour la population, et en présence de toutes les garanties mentionnées précédemment.

Grenoble a obtenu cette dérogation en limitant le nombre d’étals par marché et des conditions de protections très encadrées. Selon le communiqué de la ville, « le Préfet de l’Isère a accordé cette dérogation avec des mesures de prévention renforcées pour l’ensemble des marchés ouverts :

  • un format réduit avec 5 étals au maximum par marché ;
  • une affluence encadrée avec 50 client-es simultanément au maximum par marché ;
  • un espace d’au moins 5 mètres entre chaque étal et un dispositif physique empêchant les client-es de s’approcher à moins d’un mètre des étals ;
  • la présence d’une personne habilitée par marché pour s’assurer du respect des règles sanitaires ;

Les autres mesures mises en place dès la semaine dernière continueront de s’appliquer (contrôles de la police municipale, marquage au sol des files d’attente, rappel des consignes sanitaires aux vendeuses et vendeurs, protections, désinfections…). Des informations complémentaires seront apportées très prochainement tant sur l’organisation de chaque marché ouvert que sur la réponse de la Préfecture à la demande de la Ville de réouverture (avec mesures de prévention renforcées) du marché couvert des Halles Sainte-Claire. »

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