Construction de logements neufs collectifs : la crise

Publié le 16 août 2022

Pour la première fois, depuis au moins 10 ans, le nombre de logements neufs dont la construction a démarré ne suit pas le nombre de permis de construire délivrés. Et comme les difficultés d’approvisionnement et les augmentations des coûts ralentissent encore les réalisations, on peut craindre que cette situation perdure et s’amplifie. C’est surtout la construction des logements collectifs qui diminue fortement. Cette situation nationale se retrouve localement, notamment sur les programmes de logement sociaux. On voit très clairement que la politique Macron contre le logement social a malheureusement porté ses fruits et qu’il est urgent de la stopper. Raison de plus pour que la métropole grenobloise se dote rapidement d’un outil performant de construction de logements, notamment sociaux, en prenant le contrôle de la SEM Grenoble Habitat à la place de la Ville de Grenoble dont ce n’est plus la compétence.

La Cour des comptes estime que les données publiques nécessaires aux politiques du logement sont trop fragiles pour permettre un pilotage satisfaisant, dans un référé rendu public le 18 juillet. Pour la Cour, l’État ne dispose pas suffisamment de données fiables, exhaustives, récentes et accessibles aux responsables et aux acteurs du logement : « De manière générale, les bases de données mobilisables sont difficiles d’accès et faiblement interopérables. L’absence d’une architecture globale de ces applications, leur actualisation à des rythmes trop peu fréquents et non coordonnés ainsi que la maille territoriale souvent trop large des données collectées réduit leur intérêt pratique ».

Voici les derniers chiffres sur la construction de logements neufs :

« Au deuxième trimestre 2022, les logements autorisés sont en net repli (- 9,5 %) par rapport au premier trimestre, où ils avaient connu une très forte augmentation (+ 22,4 %), en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO). Le nombre de logements autorisés au cours des trois derniers mois reste cependant bien supérieur (+ 11,2 %) à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020). L’effet du nombre exceptionnel de demandes de permis déposées en décembre 2021 est dépassé depuis fin mars pour les logements individuels purs, mais s’est prolongé au cours de ce trimestre pour les logements collectifs ou en résidence et les logements individuels groupés.

Au cours des trois derniers mois, on estime que les logements commencés ont diminué (- 5,0 %), après un recul plus modéré (- 0,6 %) durant les trois mois précédents, en données CVS-CJO. Au cours de ce trimestre, on estime que les mises en chantier de logements ont été inférieures (- 2,4 %) à leur moyenne des douze mois précédant le premier confinement…

Dans le secteur des logements collectifs ou en résidence, 43 400 logements de plus (+ 17,9 %) ont été autorisés entre juillet 2021 et juin 2022 qu’au cours des 12 mois précédents. Les autorisations de logements en résidence (+ 19,8 %) ont légèrement plus augmenté que celles de logements collectifs ordinaires (+ 17,6 %).

Les mises en chantier de logements collectifs ou en résidence sont estimées en baisse de 11 600 unités (- 5,1 %) par rapport aux 12 mois précédents. Les logements collectifs ordinaires (- 4,6 %) et les logements en résidence (- 7,5 %) auraient tous deux diminué.

Au cours des 12 derniers mois, les autorisations de logements individuels ont progressé de 24 400 logements par rapport aux 12 mois précédents (+ 12,3 %) pour atteindre 223 300 unités. Les logements individuels groupés (+ 23,1 %) ont augmenté plus fortement que les logements individuels purs (+ 8,6 %).

Pendant cette période, les ouvertures de chantier de logements individuels auraient crû de 12 800 unités (+ 8,2 %) et atteint 169 400 logements commencés. Les logements individuels purs auraient nettement progressé (+ 10,6 %), tandis que les logements individuels groupés auraient beaucoup moins augmenté (+ 0,8 %). »

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