Grenoble : quand la commande publique fait battre le cœur de l’ESS

Publié le 26 septembre 2025

Quand la Métropole achète, elle ne se contente pas de passer commande. Elle choisit la société qu’elle veut construire. C’est toute l’ambition du Schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER) adopté par la Métropole en 2022. Derrière chaque marché public, il y a la possibilité de soutenir l’économie locale, de créer de l’emploi inclusif et d’accélérer la transition écologique. Elizabeth Debeunne, Vice-présidente chargée de l’économie sociale, solidaire et circulaire (ESS) se réjouit de l’augmentation de la part dédiée à l’ESS dans la commande publique de la Métropole de Grenoble ces dernières années.

Des chiffres qui traduisent une ambition

En 2024, 9,2 millions d’euros ont été investis via cette commande publique « à impact », dont 6,2 millions dédiés à l’économie sociale et solidaire et 3,03 millions orientés vers des structures d’insertion et du secteur du handicap. En deux ans, les montants engagés ont progressé de manière significative : +18 % entre 2023 et 2024. Une dynamique qui prouve que l’achat public peut être pensé comme un levier pour transformer le territoire, tant sur le plan écologique que social, via l’activité économique. Dans la Métropole de Grenoble, chaque marché doit être une décision qui compte : acheter autrement, c’est déjà transformer la ville et la vie de ses habitantes et habitants.

Acheter, c’est orienter

Pour Elizabeth Debeunne, “la commande publique est en effet un outil puissant à disposition des collectivités, à l’heure de la raréfaction des ressources financières”. Elle permet de relocaliser l’économie en favorisant les circuits courts et les fournisseurs de proximité, comme par exemple Au bon sens des mets pour une partie des buffets cocktails de la Métropole. Elle contribue à accélérer la transition écologique, limitant les distances parcourues, en privilégiant les productions locales et le réemploi.

De plus, en privilégiant l’ESS, la Métropole fait le choix de l’inclusion et de l’insertion, car très souvent les entreprises de l’ESS portent une mission sociale en direction des personnes les plus éloignées de l’emploi, comme Ulisse, qui emploie des ripeurs en intérim pour compléter les équipes de la Métropole. Enfin, cette commande publique a un impact sur les pratiques privées, car les choix d’une grande collectivité comme Grenoble Alpes Métropole créent des standards qui inspirent ensuite les entreprises classiques. Autrement dit, l’achat public peut devenir une boussole : il oriente l’économie dans une direction compatible avec la justice sociale et l’urgence climatique. C’est d’ailleurs une des ambitions des Assises de l’Achat Public qui auront lieu le 2 octobre prochain, événement qui permet la rencontre des acheteurs publics (Ville de Grenoble, Métropole, Département) et les acteurs économiques, pour de meilleures coopérations.

Plus qu’un contrat, une opportunité

Un marché public attribué à une structure de l’ESS, c’est bien plus qu’un chiffre sur un bilan, car chaque euro investi génère des impacts sociaux et humains mesurables. En choisissant de travailler avec des acteurs de l’ESS, la Métropole irrigue un tissu économique qui mise sur la coopération, l’innovation et la durabilité. Ces structures créent des emplois non délocalisables, répondent à des besoins sociaux et environnementaux et ancrent la valeur créée dans le territoire. L’achat public devient alors un cercle vertueux : il soutient des entreprises engagées, dynamise l’économie locale et renforce la solidarité sur notre territoire grenoblois.

La commande publique est bien un instrument politique majeur à investir largement, tant elle permet d’irriguer au quotidien une société plus juste, plus sobre et plus résiliente.

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