Mal-logement : pas d’amélioration

Publié le 6 février 2015

rapport_sur_letat_du_mal-logement_2015Le 3 février 2015, la Fondation Abbé Pierre, a publié son 20ème rapport sur l’état du mal-logement en France. Malheureusement la crise du logement est toujours aussi criante. Le rapport rappelle des chiffres alarmants : 10 millions de personnes touchées par la crise du logement dont 3,5 millions de mal-logées.

« La période actuelle est marquée par le repli sur des formes de « non-logement » et par une détérioration très grave des conditions de vie des ménages (hébergement chez de tiers, squat, bidonvilles, surpeuplement, habitat indigne, privations…). »

La Fondation analyse aussi les blocages qui, depuis 20 ans, empêchent les bonnes volontés d’éradiquer le mal-logement. Elle décrit cinq types de blocages qui entretiennent le mal-logement : un « blocage de connaissance », connaissance jugée insuffisante pour un phénomène de mal-logement qui serait sous-estimé ; un « blocage financier » conséquence des politiques de rigueur ; un « blocage idéologique », et notamment le primat donné à la construction neuve, au détriment de l’utilisation de l’existant ; un « blocage institutionnel » et une « politique territoriale défaillante » ; enfin, un « blocage politique » avec « des rapports défavorables aux mal-logés ».

Sur l’hébergement d’urgence  le constat est très dur :

« L’incapacité à répondre à l’urgence : une année de plus En 2012, 141 500 personnes étaient sans domicile en France métropolitaine, soit une progression de 44 % en 11 ans. Une personne sans abri sur deux déclare avoir quitté son dernier logement depuis plus de deux ans (une proportion qui augmente de 10 points par rapport à 2001), ce qui montre la difficulté persistante à se reloger. Malgré la promesse de mettre fin à la gestion saisonnière des dispositifs d’hébergement, la sortie de l’hiver 2013-2014 a été marquée une fois de plus par la remise à la rue de milliers de personnes sans-domicile. Cet hiver, sont encore mobilisés des Algecos ouverts de minuit à 5 heures, gymnases, lits picots, places fermées le week-end en raison de baisses de financement… Ainsi, se répète une gestion au thermomètre qui ne dit plus son nom. Cette situation aboutit à des tensions très fortes, notamment chez les gestionnaires du 115 et de l’urgence sociale. « Le 115 n’orientant plus, il est un observatoire de la misère », dénonçaient des acteurs de l’urgence sociale. Lorsqu’il n’apporte pas de réponse, il ne peut plus enrayer le développement du sans-abrisme. Le principe de l’accueil inconditionnel, qui doit concerner toute personne en situation de dé- tresse, quelle que soit sa nationalité, sa situation administrative, mais aussi sa situation socio-économique, sa situation de famille ou son état de santé, est ainsi mis à mal. Alors que des moyens suffisants, adaptés et durables devraient être dégagés, la Fondation Abbé Pierre dénonce une gestion de la pénurie d’offre d’hébergement et de logement par le tri des personnes en détresse. »

Pour lire le rapport, cliquez ici.

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