L’ego sans alter

Publié le 18 mai 2012

A.Vallini, Président du Conseil général avait en son temps décidé, seul, de prendre la maîtrise d’ouvrage de feu la rocade nord, en lieu et place de l’Etat. Coutumier du fait, il récidivait récemment en proposant la participation financière conséquente du Conseil général à l’élargissement de l’A 480, compétence de l’Etat, dans le même temps où était décidé l’abandon de la gratuité pour les transports scolaires dès la rentrée 2012.

De son côté, M. Baïetto, Président de la Métro vient soudainement de s’enticher du transport par câble. Et pour le prouver, il annonce le début des travaux d’un transport par câble entre Grenoble et le Vercors au 2ème semestre 2013. Que le Vercors dépasse la zone de compétence de la Métro ne semble pas le gêner. Que la Métro n’ait pas la compétence transport, mais le SMTC, peu lui importe. Qu’il n’existe aucune coordination sur le sujet entre les services de la Métro et ceux du Conseil général (dont c’est pourtant la compétence) ne l’inquiète pas plus. Qu’enfin aucun débat public n’ait été mené sur cette question importante des transports dans l’agglomération grenobloise par les deux collectivités concernées (Conseil général et Métro) en dit long sur l’idée que chaque exécutif se fait de l’exercice du pouvoir.

Faisant le point avec la presse sur les dossiers d’actualité, M. Baïetto souhaite que la Métro élargisse son champ de compétences au tourisme, à l’eau, la culture, le sport, les piscines…. Mais la seule question qui vaille, est de savoir si l’intérêt général et le citoyen en sortiraient gagnants particulièrement en terme de qualité de service public. Et l’on est en droit d’en douter si l’on se réfère au transfert des communes à la Métro de la collecte des ordures ménagères qui a donné naissance à une taxe (TEOM : taxe d’enlèvement des ordures ménagères) sans pour autant améliorer le service rendu.

C’est le droit de M. Baïetto d’imaginer l’élargissement de la zone d’influence de la Métro et du même coup la sienne. Mais ne serait-il pas du droit du citoyen d’élire directement ses représentants à la communauté d’agglomération ? Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque ces représentants (conseillers communautaires) sont désignés par leur conseil municipal. D’ailleurs qui est aujourd’hui capable de donner immédiatement le nom du ou des représentants de sa commune au conseil de la Métro ? Est-ce dans cette assemblée qu’ont été discutées les décisions unilatérales du Président de la Métro, qu’il dévoile à la presse ? Mais il n’est pas le seul, lui aujourd’hui, c’était un autre hier et ce sera un autre encore demain. Ne serait-il pas légitime que le citoyen, l’habitant, exige des responsables des collectivités de servir l’intérêt général, d’abandonner les luttes intestines, leur ego et la concurrence au bénéfice du bien commun, comme par exemple pour les transports.

Il est temps d’en finir avec cette propension des responsables politiques à se comporter en potentats qui n’auraient de comptes à rendre qu’à eux-mêmes.

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