Les priorités politiques de l’ADES

Publié le 21 avril 2017

Mouvement politique local, l’ADES n’est pas engagée directement dans les élections à venir. L’ADES n’est cependant pas indifférente à ce qui va « sortir » des urnes et qui pourrait entraver ou favoriser nos actions pour développer les services publics locaux pour plus de démocratie, d’écologie et de solidarité dans la commune de Grenoble et dans la Métropole.

Cette première moitié de mandat a été dominée par le sauvetage en urgence de l’institution municipale menacée d’étouffement financier suite à l’héritage laissé par l’équipe précédente et les violentes baisses des dotations budgétaires de l’Etat annoncées après mars 2014. La nouvelle majorité a vite réagi en évitant la mise sous tutelle et en ne cédant pas à la facilité qui consistait à augmenter le taux des impôts locaux (des impôts très injustes socialement et très élevés à Grenoble). En ce domaine complexe, il aurait fallu plus d’explication sur le plan de sauvegarde des services publics locaux, mais le temps manquait. Coté métropole, alors que se multiplient les transferts de compétences et que s’alourdit l’appareil administratif, la majorité plurielle reste trop favorable à la gestion publique-privée des services publics (l’eau mise à part) comme on l’a vu pour le service du chauffage urbain.

En revanche, au cours de cette moitié de mandat, les oppositions municipales n’ont rien proposé de constructif. Elles se sont contentées de tirer à boulets rouges contre les mesures nécessaires, en transformant les séances du conseil municipal en happening continu et en encourageant les entraves à la vie démocratique. Les oppositions n’ont pas fait leur travail en refusant d’enrichir les débats de l’assemblée délibérante.

Adaptation nécessaire des services publics suite au passage en Métropole. La priorité est de mener à bien la réorganisation en profondeur des services municipaux et des services métropolitains avec pour objectif de retrouver, en 2018, des marges de manœuvres budgétaires suffisantes pour que la dynamique sociale et écologique concerne tous les habitants et en particulier les populations les plus fragiles. A condition évidemment que l’Etat arrête d’étouffer les collectivités locales.

Depuis 2014 (date des élections municipales), la situation financière et organisationnelle de la commune de Grenoble, de la Métropole et de leurs satellites a radicalement changé ! Passage à la Métropole de la plupart des compétences stratégiques : urbanisme et habitat, politique de la ville, économie et développement, voirie, tourisme, eau, chauffage urbain, électricité, gaz, MC2, prévention spécialisée, marché d’intérêt national, etc. Ces compétences transférées des communes et du département se sont ajoutées à celles existantes : enseignement supérieur et recherche, organisation de la mobilité (avec le SMTC), réseaux de communication, assainissement et ramassage des déchets, défense contre l’incendie, protection et mise en valeur de l’environnement, déchets, plan énergie climat, gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations… En trois ans, communes et Métropole ont connu un vrai big bang des services publics. Il faudra revisiter les engagements politiques municipaux en fonction de ces nouvelles réalités qui n’étaient pas connues, dans le détail, lors de la campagne municipale de 2014.

Ces transferts nécessaires pour doter une métropole de 450 000 habitants des outils indispensables à la maîtrise de son développement environnemental, social et économique ont rapidement et profondément bousculé le fonctionnement des services, compliqué le travail des élu-es et surtout créé des incompréhensions chez les habitants. Du temps sera nécessaire pour que ces nouvelles coopérations entre Métropole et communes atteignent leur pleine efficacité mais il ne faudra pas tarder dans l’adaptation des services pour en faire de vrais services publics au service du public. C’est l’enjeu majeur de la seconde partie de mandat.

La commune de Grenoble et la Métropole devraient aussi mieux communiquer sur leurs réalisations notamment en matière de prise en charge des populations en grande précarité, délaissées par l’Etat, par le Département et par de nombreuses autres communes qui se reposent beaucoup trop sur la ville-centre en remplissant au minimum leurs obligations.

L’ADES veut conduire une réflexion sur les politiques sociales à mettre en œuvre, notamment avec les autres mouvements du Rassemblement Citoyen de la Gauche et des Ecologistes ainsi qu’avec les associations qui ont de plus en plus en charge cette compétence. L’objectif est de vérifier que les actions actuelles sont bien adaptées aux réalités d’une ville, d’une Métropole et d’une région rurbaine de plus en plus fragmentées socialement et économiquement afin de redéfinir le rôle de tous les acteurs publics et associatifs et construire de nouvelles dynamiques de coopération. C’est d’autant plus urgent au vu des désengagements inadmissibles du département et de la région sur de nombreuses politiques sociales (voir dernièrement l’attaque contre les centres de santé).

N’oublions pas que 60 000 migrants venus du monde entier (Français et étrangers) vivent et travaillent dans la Métropole, la plupart ne pouvant participer pleinement à la vie politique de la cité, n’ayant pas le droit de vote aux élections locales. Leur rôle est trop souvent ignoré, voire décrié. La vie économique, sociale et culturelle de Grenoble, de sa Métropole et de sa région « rurbaine » doivent énormément, et de très longue date, à leur venue et à leur présence active et créative (industrie, BTP, services ou dans la recherche et l’enseignement supérieur). A l’heure où le solde migratoire de la Métropole est devenu négatif (le nombre d’émigrants est supérieur à celui des immigrants) sachons où se trouvent nos richesses et les perspectives de développement pour cette région notamment avec le monde de la francophonie (plus de 4 fois la population de la France). Là est certainement une richesse pour l’avenir !

L’ADES poursuivra son travail sur la gestion de services publics de qualité et sur la production de biens communs, œuvre de ses forces vives face à une idéologie dominante trop favorable à une gestion publique-privée aventureuse. Une attention particulière doit porter sur l’énergie, l’habitat, les mobilités (dont les parkings en ouvrage) et sur tous les gens, femmes et hommes, quelles que soient leurs origines, qui construisent, au quotidien, cette commune et cette métropole équitables, viables et vivables.

L’ADES va relancer des formations citoyennes sur le thème général : « comprendre l’action publique pour la transformer » et organisera après les élections législatives une large campagne publique sur ses activités.

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