Logements vacants : un phénomène qui s’accroît selon l’Insee

Publié le 6 juillet 2018

Une étude de l’INSEE examine le phénomène d’augmentation continue de la vacance des logements. L’étude démontre que le parc de logement croit beaucoup plus vite que la population. En effet entre 2010 et 2015 (année du dernier recensement), le parc de logements a progressé au rythme moyen de 1,1% par an, soit deux fois plus vite que la population. Le parc de logement atteint 35,2 millions d’unités au 1er janvier 2015. Il ne faut pas oublier que le besoin en logement est impacté par d’autres phénomènes que la seule croissance de la population (décohabitation, séparation des couples, taille des familles, vieillissement…). Entre 2010 et 2015, l’Insee estime que seuls 37% de l’augmentation du nombre de logements s’explique uniquement par le dynamisme démographique. Le nombre de logements vacants augmente aujourd’hui de presque 87 000 unités chaque année !

Ce phénomène est inquiétant ; c’est pourquoi la métropole, dans son plan local de l’habitat a prévu de rechercher les logements vacants qui pourraient être reloués grâce à une aide apportée aux propriétaires en leur garantissant les loyers à condition de faire entrer le logement dans la catégorie sociale. Cela permet de moins être obligé de construire du neuf.

Voir l’action de la métropole, « Louez Facile, un dispositif gagnant-gagnant ».

Une instruction ministérielle récente concerne justement la mobilisation du parc privé à des fins sociales et le développement de l’intermédiation locative.

L’intermédiation locative est « un dispositif qui permet de sécuriser et simplifier la relation entre le locataire et le bailleur grâce à l’intervention d’un tiers social (opérateur, organisme agréé ou association). Le dispositif repose également sur des déductions fiscales, pouvant atteindre jusqu’à 85 % des revenus locatifs, aux bailleurs qui acceptent de louer leur logement à des ménages en difficulté. » (voir le site de l’ANIL et l’instruction ministérielle suivante).

Le facteur démographique reste un facteur clé de progression du nombre de logements, même s’il ralentit. Pour la première fois en 25 ans, il dépasse même la contribution due au recul de la taille moyenne des ménages (nombre de personnes partageant un même logement). La baisse tendancielle de la taille des ménages s’est en effet atténuée au tournant des années 2010. En 2015, on dénombre ainsi 2,23 personnes par logement, contre 2,27 en 2010 et 2,59 en 1990.

« Les logements vacants augmentent à un rythme plus soutenu qu’auparavant. Leur nombre a progressé de 3,4 % par an en moyenne entre 2010 et 2015, soit un rythme de croissance 2,5 fois plus élevé qu’entre 1999 et 2010 et 6 fois plus élevé qu’entre 1990 et 1999. En 2015 en France, 2,8 millions de logements sont vacants, soit 8,0 % du parc de logements. Cette part n’a cessé de progresser depuis la fin des années 1990 (6,9 % en 1999 et 7,2 % en 2010) mettant ainsi fin à une baisse continue au cours des années 1980 et 1990 (7,6 % en 1982 et 7,2 % en 1990). »

Le phénomène touche particulièrement les villes-centres des grands pôles urbains (avec un taux de 9,5%), tandis que les banlieues et les couronnes périurbaines affichent un taux plus faible. Par exemple à Grenoble le taux de vacance INSEE atteint 10,7%, il était de 8,8% en 2010. Dans la métropole, en 2014 il y avait un taux de vacance de 7,7%.

« Entre 2010 et 2015, dans les villes-centres des grands pôles urbains, le parc de logements vacants augmente moins vite qu’ailleurs, mais le taux de vacance y est élevé (9,5 %). Dans les couronnes et les banlieues des grands centres urbains, la vacance de logements est plus faible en proportion, mais sa croissance est plus prononcée. Ceci peut témoigner de la perte d’attractivité d’une partie du parc, accélérée par une augmentation des constructions neuves. Dans les moyens et petits pôles, ainsi que dans les communes isolées hors influence urbaine, le rythme de progression de la vacance est similaire à la moyenne nationale. Ces territoires, qui restent à l’écart de la croissance démographique, cumulent vieillissement de la population et difficultés économiques. La vacance est alors le signe de l’obsolescence d’une part grandissante de leur parc de logements. La croissance de la vacance se traduit par une augmentation significative du taux de vacance entre 2010 et 2015. Dans les zones littorales ou de montagnes, le développement des résidences secondaires permet de limiter l’abandon du parc résidentiel »

Pour lire l’étude complète, cliquez ici.

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