La rocade nord, quand c’est fini ça recommence !!! Mais à quoi nos politiques s’amusent-ils ?

Publié le 8 avril 2010

nitunnelniviaducLe contournement autoroutier de Grenoble est un rêve vieux de plus de trente ans.

La solution initiale (tunnel à gabarit international) était tellement chère et le trafic de transit insuffisant, l’Etat avait laissé tombé. A. Carignon avait un moment essayé un passage tout en souterrain sous le centre ville pour faire plaisir à Bouygues. Puis est venu en 1998 l’idée du professeur Bovy qui au moment de la préparation du PDU 2000-2010 a doctement expliqué que pour permettre le développement harmonieux des transports en commun, il fallait créer un ring complet autour de Grenoble avec de multiples entrées et sorties permettant la mise en place du plan marguerite. Pour faire avaler ce miracle à nos chers décideurs, il suffisait de leur vendre une rocade « écologique » pour pas cher. Pour seulement 300 M€ il était proposé une rocade tout enterrée depuis l’A 480 jusqu’à l’A 41, gratuite et avec le traitement des gaz d’échappement. A part les élus écologistes à la Métro, tous les élus ont voté les yeux fermés malgré les remarques disant que le prix annoncé était faux et les difficultés techniques insurmontables.

Les collectivités ont alors essayé de mouiller l’Etat dans cette affaire pour qu’il participe au financement de la rocade. Des pré-études sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat ont été lancées et fin 2002, la DDE indiquait que la rocade inscrite dans le PDU n’était pas faisable (impossible de passer sous l’Isère à St Martin le Vinoux),  son coût beaucoup plus élevé, et qu’on ne pouvait pas traiter les gaz. Une solution intermédiaire a alors été étudiée dans le détail par la DDE, la fameuse rocade à 700 M€. Mais l’Etat a décidé de ne pas participer à son financement, les collectivités ont donc abandonné le projet car trop cher.

Jusqu’au jour où un retraité de l’équipement est venu vendre une rocade plus simple et moins chère à A. Vallini. Qui a immédiatement abandonné le projet de tram Ysis (ancêtre de la ligne E) et a dépensé des dizaines de millions d’euros pour un projet qui vient de mourir, tué par une simple commission d’enquête qui pourtant ne donne qu’un avis.

Le projet du CGI est abandonné, mais attention un autre projet pourrait être étudié selon A. Vallini.

Dans le Dauphiné Libéré du 7 avril, le Président du conseil général explique qu’il y a trois options qui restent ouvertes :

  • relance du projet en le modifiant
  • renoncement à tout projet
  • abandon de ce projet et élaboration d’un nouveau projet.

C’est cette dernière solution qui a l’assentiment du Président du CGI, mais il voudrait connaître la position de Grenoble et de la Métro car le principe de la rocade est dans leur PDU. A. Vallini fait semblant d’oublier que les PDU successifs ont été tous annulés par la justice administrative et que donc l’inscription de la rocade dans le PDU a fait pschitt ! Ce qui lui importe c’est de ne pas porter le chapeau , de continuer à faire ami-ami avec le BTP et la Chambre de Commerce et de laisser Destot et Baïetto se débrouiller avec ce serpent de mer…

De son coté M. Destot explique que c’est au conseil général de prendre position puisque c’est lui le maître d’ouvrage…

Ce petit jeu peut durer longtemps et un concours est lancé auprès du peuple pour qu’il propose de nouvelles solutions à ce sujet. Un habitant de Saint-Quentin-sur-Isère aurait été le premier a proposé une solution inédite et complètement différente que Vallini va mettre à l’étude… C’est reparti pour un tour.

Il faudra un jour faire le bilan complet des dépenses inutiles faites autour de cette rocade, études, frais de personnels, avocats, communication…

Et pendant ce temps les solutions nécessaires pour résoudre au fond et durablement les difficultés des déplacements attendent… Quelle perte de temps et d’argent !

L’ADES a déposé une contre proposition globale lors de l’enquête publique qui est fondée sur l’accélération des solutions pour le périurbain à base de renforcement des TER et des parkings relais, du covoiturage, du télétravail… Et une accélération du développement des transports en commun dans l’agglomération avec la multiplication des bus en site propre, des essais de transports par câble, le développement du vélo… Et tout ceci pour un montant inférieur à celui qu’aurait payé le Conseil général pour la rocade.

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3 commentaires sur “La rocade nord, quand c’est fini ça recommence !!! Mais à quoi nos politiques s’amusent-ils ?”

  1. Mercier Chamorand F. dit :

    Dans la liste de « la contre proposition globale », je ne vois pas le chrono-aménagement, qui a pour vocation de
    limiter les déplacements et à terme l’étalement urbain.

    • admin dit :

      Ce n’est peut-être pas clair, mais bien évidement le chronoaménagement est intégré dans notre proposition. D’ailleurs la rocade accélérant certains trajets jouait contre le chronoaménagement…
      Merci de votre remarque qui nous permet de préciser notre proposition !

  2. […] de Commerce et d’Industrie (CCI), une rocade nord est vitale pour l’économie iséroise. Depuis 30 ans c’est le même discours, mais l’échéance mettant en cause la vie de l’économie est repoussée d’année en année. […]