La destruction d’un bâtiment entraîne la disparition d’un capital très important d’énergie grise.
L’énergie grise, ou énergie intrinsèque, est la quantité d’énergie nécessaire lors du cycle de vie d’un matériau ou d’un produit. Le calcul de cette énergie grise prend en compte l’analyse du cycle complet de vie du produit : conception, extraction et transport des matières premières, transformation des matières et fabrication du produit, commercialisation, usage et mise en œuvre et enfin, son recyclage éventuel. On calcule ainsi la somme des énergies nécessaires de la conception au recyclage d’un matériau. A ce jour, peu de constructeurs tiennent compte de ce facteur. Il est pourtant décisif dans la consommation énergétique globale nécessaire à la construction et l’habitation d’une maison.
Contrairement aux idées reçues, démolir pour reconstruire des habitations très économes en énergie ne représente pas un gain environnemental. Selon l’énergéticien français Olivier Sidler, (cofondateur de l’association négaWatt, aujourd’hui vice-président) la démolition-reconstruction d’un bâtiment mobilise l’équivalent de vingt-cinq à cinquante ans de sa consommation énergétique annuelle ultérieure.
Encore peu utilisée aujourd’hui, l’énergie grise permet de dégager des économies dans la consommation globale d’un bâtiment.
La limitation de l’énergie grise est une des pistes non négligeables de l’optimisation de l’efficacité énergétique. Plusieurs solutions permettent de réduire les consommations d’énergie liées à la construction, la rénovation et la démolition des bâtiments. On peut mutualiser les usages, encourager la réhabilitation, repenser les modèles architecturaux, … Le choix des matériaux a aussi une importance cruciale, le recours aux produits recyclés, locaux ou encore réutilisables doit être favorisé. Enfin, à l’étape de démolition du bâtiment une véritable étude doit être faite sur la possibilité de revaloriser les matériaux disponibles.
Mots-clefs : développement durable, Energie, Urbanisme
