Les perspectives financières pour Grenoble

Publié le 11 novembre 2016

dob2017Lors du Conseil municipal du 7 novembre, le débat a porté sur les orientations budgétaires, préambule au vote sur le budget 2017 qui aura lieu le 19 décembre.

Le point central était de présenter les orientations qui permettent de redresser dès 2018 une situation très dégradée par l’héritage laissé par l’ancienne majorité en 2014 et amplifiée par les baisses des dotations de l’Etat depuis 2015.

Les orientations proposées appliquent concrètement le plan de sauvegarde des services publics locaux qui a débuté dès 2016, va s’accélérer en 2017 et se terminer en 2018.

Le rapport d’orientation budgétaire est en ligne ici.

Les points principaux qu’il faut retenir :

  • En raison des baisses des dotations de l’Etat, les recettes de gestion n’augmenteront pas entre 2015 et 2018 et imposeront des économies très importantes pour retrouver un niveau d’épargne suffisant afin de sauvegarder les investissements nécessaires. Tout cela est fait avec précaution, sur l’ensemble des dépenses en veillant aux priorités politiques sur lesquelles la majorité a été élue. Une telle approche s’oppose à une gestion uniquement financière. Le principe a été de refuser d’augmenter le taux des impôts pour éviter de faire peser sur les Grenobloises et les Grenoblois l’austérité imposée par le gouvernement.
  • Refinancement d’une petite partie de la dette en l’étalant dans le temps pour diminuer l’annuité de remboursement durant les prochaines années. Cela permet de retrouver un montant d’épargne correct en 2017 et, dès 2018, une épargne nette positive.
  • Pour 2018, les perspectives retenues sont pessimistes en estimant que les dotations de l’Etat diminueront de 3 M€, le gouvernement ayant proposé de ne ponctionner que 3 M€ en 2017 au lieu des 6 M€ prévus dans le plan d’austérité.
  • Pour la période 2016-2018, les économies du plan de sauvegarde sont estimées dans une fourchette de 11,3 à 13,6 millions d’euros
  • En investissement, les dépenses atteindront 37,2 M€ en 2017, soit 5 M€ de plus qu’en 2016 avec les priorités suivantes : 12 M€ pour les écoles, 4,7 pour le sport, 2,4 M€ pour les zones d’aménagement, 2,2 M€ pour les aménagements de proximité, 1,8 M€ pour l’entretien des bâtiments, 1,6 M€ pour la culture… Le transfert à la métropole de nombreux investissements (notamment pour la voirie) ont représenté en 2015 un montant de 11M€, ceci signifie que c’est environ 48 M€ qui sera investi à Grenoble.

Comme d’habitude, les diverses oppositions ont été incapables de proposer des alternatives sérieuses à hauteur des enjeux aux propositions de la majorité. C’est une sorte d’aveu de leur incapacité et de leur impuissance à tenir compte des réalités et de répondre positivement aux difficultés que rencontrent les habitants de cette ville. Ces oppositions en restent à des discours très généraux sans ancrage dans le réel. Pour l’opposition de droite, il suffirait de construire beaucoup de logements et de bâtiments pour trouver de nouvelles ressources fiscales (bonjour la bétonisation !) et surtout, de vendre le patrimoine à tour de bras. Cette opposition estime que la majorité fait croire qu’il n’y a pas d’alternative à sa proposition alors que tout lecteur attentif du document voit immédiatement qu’il y a d’autres scénarios possibles non retenus : soit augmenter le taux des impôts pour éviter de faire les économies, soit ne pas faire les économies sans augmenter les impôts et laisser se dégrader l’épargne avec pour conséquence une forte diminution de l’investissement ce qui sacrifierait l’avenir.

Le groupe PS, à court d’argument puisqu’il est responsable des difficultés à Grenoble et au niveau national, s’est essayé à comparer le plan de sauvegarde au concept de «ville maigre» proposé par l’ancien maire corrompu dans les années quatre-vingt et qui le remet actuellement au goût du jour. Comme souvent le PS est dans l’erreur. Il n’y a aucune similitude. La ville maigre de Carignon consistait à tout donner aux intérêts privés alors que le plan de sauvegarde de la majorité est exactement le contraire. Il s’agit d’éviter le délitement des services publics en renforçant les capacités d’intervention de l’action publique en restructurant l’organisation globale des services. Comme la droite, le PS est dans la croyance que le dynamisme démographique (augmentation soutenue de la population) apportera des solutions financières. C’est un mirage puisque la plupart des grandes opérations de constructions de logements sont déficitaires pour la ville avec la nécessité de livrer des équipements publics qui doivent accompagner l’arrivée des nouveaux habitants. De ce point de vue, le manque d’écoles est le plus criant. La précédente majorité (2008-2014) a tout simplement «oublié» de les construire.

Le groupe PS a toutefois fait une proposition, celle de ne faire qu’une année sur deux des évènements comme : le printemps du livre, la fête des tuiles, le Cabaret Frappé, mais sans la chiffrer. Pourquoi pas, mais rappelons à se élu-es que nous ne sommes pas dans les mêmes ordres de grandeur. Ces manifestations coûtent quelques centaines de milliers d’euros alors qu’il faut trouver de l’ordre de…14 millions d’euros d’économies.

Tant que les oppositions ne feront pas l’effort de chiffrer les sommes à mobiliser pour retrouver un équilibre financier pour la commune, tant qu’elles ne s’engageront pas résolument et intelligemment sur ce chemin elles seront condamnées à l’impuissance de la parole. Pour l’instant, elles sont incapables de contribuer de manière constructive à un vrai débat public sur ces défis financiers essentiels pour l’avenir de cette commune au sein de la métropole. A se demander s’il existe au sein de ces oppositions quelques compétences en la matière.

A défaut de proposer des réponses appropriées, elles pourraient consacrer leur énergie à demander à leurs parlementaires qu’ils mettent fin, dès 2017, à la diminution des dotations de l’Etat aux collectivités, ce qui permettrait un redressement financier beaucoup plus rapide.

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