Certaines personnes pensent encore que lors de son mandat de maire (1983-1995) A. Carignon n’avait pas augmenté les impôts locaux des Grenoblois.
Pourtant la réalité est là bien ancrée dans les comptes administratifs de la ville, consultables aux archives.
Il ne faut pas se limiter à regarder les taux des impôts qui pourraient faire croire à une non augmentation, il suffit que les Grenoblois regardent leurs avis de taxe d’habitation, de taxe foncière ou de taxe professionnelle et de comparer les années 1989 et 1990 et de s’apercevoir de l’apparition en 1990 d’une nouvelle colonne « Ensemble des Syndicats et districts sans fiscalité propre » (elle s’appelle maintenant « intercommunalité »). A partir de 1990, le SIEPARG (syndicat intercommunal, ancêtre de la Métro) se finance grâce à l’impôt et non plus par les versements des communes membres. Ceci a été décidé par le maire corrompu qui avait mis la ville en quasi-faillite et qui avait absolument besoin de diminuer les dépenses de fonctionnement de la ville de Grenoble pour boucler ses budgets et donc de supprimer cette subvention.
Avant 1990, le SIEPARG était financé par des participations financières des communes, la ville de Grenoble versant chaque année environ 90 millions de francs au SIEPARG. Pour faire cette économie, A. Carignon décide que ce seront les impôts locaux qui payeront dorénavant cette somme, mais évidemment il oublie de baisser les impôts communaux d’autant, d’où cette augmentation effective des impôts locaux pour les Grenoblois. En 1989 les impôts des Grenoblois atteignaient 531 millions de francs et en 1990, avec l’intercommunalité 646 millions, soit une augmentation de 21 % !!!!
Mais ce n’est pas tout, car les Grenoblois ont été obligés de payer des impôts cachés dans leurs factures d’eau suite à la privatisation du service de l’eau à la Lyonnaise des Eaux, obtenue par corruption. Chaque année la COGESE (filiale de la Lyonnaise) versait 15 millions de francs à la ville pour redresser ses finances, elle se remboursait par l’augmentation des factures aux usagers. En plus le maire corrompu transférait d’importantes sommes du budget annexe de l’eau au budget principal pour renflouer les caisses de la ville. Entre 1983 et 1994 le budget annexe de l’eau a trop versé au budget principal, sans aucune justification, la somme de plus de 100 millions de francs !!!
La Chambre Régionale des Comptes dans ses observations du 21 novembre 1995, sur la gestion du service de l’eau et de l’assainissement durant la période 1989 à 1994, se prononçait sur la privatisation issue de la corruption : « La délégation de service public a été détournée de son objectif normal en ce sens qu’elle a été utilisée comme un instrument permettant à la commune de se procurer des fonds dont elle avait besoin pour redresser en réalité sa situation financière propre. »
Conclusion : il ne faut pas chercher à réécrire l’histoire, l’ancien maire corrompu était un très mauvais gestionnaire de l’argent public dont la gestion a couté très cher aux Grenoblois ; par contre il s’est enrichi personnellement très largement. Il a fait exploser la dette de la ville, qui ne peut plus être diminuée significativement car cela impliquerait un arrêt des investissements ou une forte augmentation des impôts. Il a purgé sa peine, mais le principe de précaution impose qu’il ne faut jamais remettre un délinquant au milieu de ses victimes, donc son retour aux affaires municipales doit être clairement empêché et son fameux Big Bang devra se terminer par un Big Crunch !
Pour l’instant la seule équipe municipale qui n’a pas augmenté les impôts c’est l’équipe d’Eric Piolle, qui pourtant s’est retrouvé dans une situation inédite avec les baisses brutales et importantes des dotations de l’Etat, ce qui n’avait jamais été le cas depuis au moins 50 ans. Rappel, l’équipe Dubedout avait fortement augmenté les impôts pour payer les investissements faits lors des Jeux Olympiques de 1968 et M. Destot a augmenté les taux des impôts de 9% en 2009, sans aucune raison.