Le vendredi 26 octobre, l’enquête publique sur le projet du Plan de Déplacements urbains, PDU 2030 s’est terminée, avec une participation du public assez faible. Maintenant la commission d’enquête a un mois pour rendre son rapport et ses conclusions. Il faut rappeler que ce type de plan ne détermine que des principes et des orientations et que, sauf sur le stationnement et les restrictions de circulations, il n’impose pas des réalisations précises. C’est la planification molle à la française. Mais il est obligatoire dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants ; l’agglomération grenobloise était donc dans l’illégalité puisque les PDU successifs, depuis 2007, avaient été annulés à notre demande à cause du projet de Rocade Nord.
Voici l’avis positif de l’ADES sur ce projet de nouveau PDU :
« Conformément à la loi, le projet de PDU détermine les principes régissant l’organisation du transport de personnes et de marchandises, la circulation et le stationnement dans le périmètre de l’agglomération grenobloise.
L’ADES critique le périmètre beaucoup trop réduit sur lequel porte le PDU, il faudrait que la loi évolue et impose une organisation de la mobilité à l’échelle de la région urbaine, car la question la plus difficile concernant les déplacements est celle de la périurbanisation.
Le PDU propose de « contribuer à la lutte contre le changement climatique, à la sobriété et à la transition énergétique ».
Il rappelle qu’entre 2015 et 2030, les objectifs du Plan Air Énergie Climat de Grenoble-Alpes
Métropole, l’objectif est de réduire de 47 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements en lien avec la métropole et que le Schéma directeur de l’énergie de la Métro a pour objectif de réduire de 30 % les consommations d’énergie liées aux déplacements sur la même période.
Mais ces objectifs seront ils atteints s’il y a seulement 6% de diminution du nombre de kilomètres parcourus en 2030 par les automobilistes ? L’ADES estime que cette diminution n’est pas assez ambitieuse.
Il faudrait alors plus d’investissements pour réduire les déplacements périurbains notamment en ce qui concerne l’offre ferroviaire accompagnée de plus de parkings relais en amont du cœur de l’agglomération. Un effort plus important pourrait être fait si la loi permettait une augmentation du versement transport au-delà des 2%, comme cela se fait en région parisienne. Cela permettrait au SMTC d’augmenter significativement ses investissements car les 350 M€ de prévus sont faibles par rapport aux nécessités. Il pourrait même être intéressant d’étudier des incitations financières aux employeurs qui développeraient le télétravail dès que cela supprimerait des déplacements importants.
L’ADES se félicite de la promotion de modes de déplacements doux, en particulier le vélo particulièrement adapté aux caractéristiques géographiques de ce territoire, quasi plat dans sa plus grande part. Il faut poursuivre activement son développement car il peut devenir un élément essentiel de la mobilité dans le secteur dense de l’agglomération.
L’ADES estime que le projet de transport par câble prévu entre Sassenage et Saint Martin le Vinoux est cher pour la fréquentation prévue, ce ne devrait pas être une priorité dans les investissements futurs.
Il est dommage que le PDU n’insiste pas plus sur la nécessité de transformer l’A480 et la rocade sud en boulevard urbain. L’élargissement à deux fois trois voies de l’A480 tel que proposé est contradictoire avec les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique dans la mesure où toutes les études et exemples (encore dernièrement un article sur la métropole de Montpellier montre que l’élargissement des autoroutes d’accès a eu pour effet une augmentation de la circulation…) prouvent que plus il y a de voies, plus il y a de voitures dessus…
De même il manque une réflexion sur la question de la gratuité totale ou partielle des transports en commun.
Le PDU fait des propositions positives sur l’organisation du stationnement dans l’agglomération, propositions qui s’imposeront au PLUi. (action 14-5) en fixant des obligations minimales de places de stationnement pour les constructions nouvelles dans les différentes zones définies en fonction de leur placement par rapport aux offres de transports en commun.
L’ADES estime que ce projet de PDU est globalement positif et qu’il mettra enfin l’agglomération dans la légalité puisque le dernier PDU valide datait de 1987 ! »
Mots-clefs : Déplacements, enquêtes publiques, métropole, SMTC