Un grand débat, très bancal…

Publié le 18 janvier 2019

Le débat est toujours nécessaire dans une démocratie, mais pour qu’il serve à quelque chose il faudrait qu’il précise à quoi il va servir et c’est là où le bât blesse : la manière dont il est organisé et le contenu même du débat en fera un grand défouloir dont il ne sortira pas grand-chose ; sauf un grand catalogue non hiérarchisé.

Le pouvoir, dans la lettre du Président de la République, a clairement expliqué que le fond de sa politique économique et sociale ne changera pas mais qu’on peut discuter de tout ! Si des millions de personnes participent, ce sera quasi impossible de retracer correctement la diversité des opinions.

Si c’était pour connaitre dans le détail l’opinion de la population, un grand sondage (sur plusieurs dizaines de milliers de personnes) aurait été beaucoup plus intéressant en tenant compte de la diversité des situations géographiques, sociales, professionnelles, d’âges, de sexe, de conditions familiales, de formation, d’activités, de ressources, de convictions politiques… Cela aurait permis d’avoir une grande photographie à l’instant t de la population française, très utile pour réfléchir aux politiques efficaces et ciblées pour améliorer la vie de toutes et tous.

Mais en fait il s’agit seulement de trouver un moyen pour éteindre le mouvement des gilets jaunes et permettre au gouvernement de reprendre la main.

Pour tout savoir sur l’organisation du grand débat voir ici.

L’autorité administrative indépendante, la Commission national du débat public (CNDP) a été éliminée de l’organisation. C’est une reprise en main par l’exécutif.

La mairie de Grenoble ouvre la possibilité de participer au débat sous différentes formes : mise à disposition de « cahiers de doléance et de solution » ainsi que des salles pour l’organisation de débats publics dans les maisons des habitants.
Pour tous les détails voir ici sur le site de la ville.

Il n’est pas inutile que les collectivités locales et les citoyens fassent part de leurs réflexions et de leurs revendications sur des dossiers essentiels comme la fiscalité notamment locale qui ne fonctionne plus car très injuste et sur les services publics locaux qui devraient pouvoir élaborer des tarifications sociales qui sont très limités dans les service industriels et commerciaux essentiels (eau, assainissement, électricité, gaz, chauffage urbain…). Des évolutions législatives sont impératives sur ces questions et malheureusement le pouvoir en place et sa majorité ne s’y intéressent pas.

Pour se pencher sur la fiscalité locale, la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales) vient d’éditer son guide 2017.

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