Non au plan d’économie visant le financement des CHRS

Publié le 15 mars 2019

Le ministère du Logement a lancé, à la fin de 2017, un plan d’économie de 57 millions d’euros sur quatre ans portant sur les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Un premier « prélèvement » de 20 millions d’euros a été opéré en 2018. Selon la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) qui fédère 870 associations et organismes publics dont 800 CHRS ces économies ont souvent entrainé des suppressions de personnels, une réduction des prestations alimentaires et une dégradation de l’accompagnement proposé aux personnes les plus exclues. Ce prélèvement s’est fait par le biais de l’introduction de tarifs plafonds pour harmoniser la situation respective des CHRS. La FAS et d’autres fédérations du secteur ont d’ailleurs introduit un recours en annulation, devant le Conseil d’Etat, contre l’arrêté du 2 mai 2018 qui instaurait ce dispositif.

La FAS a fait un communiqué le 1er mars 2019 qui demande un moratoire sur ce plan d’économie qui atteint encore les plus démunis.

« Le Président de la République a déclaré hier soir lors d’une réunion publique à Pessac qu’il n’y avait pas de diminution des crédits budgétaires dédiés aux centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) qui accueillent et accompagnent des personnes sans domicile fixe. Le Président de la République a, à cette occasion, contesté des chiffres récemment publiés dans la presse.

La Fédération des acteurs de la solidarité qui représente près de 80 % des centres d’hébergement tient à rappeler les faits suivants :

le Ministère du logement a annoncé en fin d’année 2017 aux associations un plan d’économie de 57 millions d’euros sur 4 ans portant sur les CHRS qui accueillent 44 000 personnes sans domicile fixe. Malgré l’opposition des associations, ces coupes budgétaires ont été mises en œuvre dès 2018 avec un prélèvement de 20 millions d’euros sur le budget de ces établissements, occasionnant souvent des suppressions de personnels, une réduction des prestations alimentaires et une dégradation de l’accompagnement proposé aux personnes les plus exclues.

Ce plan d’économie a notamment été mis en œuvre par le biais d’un arrêté fixant des tarifs plafonds en mai 2018, qui fait actuellement l’objet d’un recours en annulation des fédérations et associations devant le Conseil d’État.

La loi de finance 2019 prévoyait une coupe budgétaire supplémentaire de 12 millions d’euros sur les CHRS, réduite à 2 millions suite au versement de 10 millions d’euros issus du plan pauvreté. A ce jour, l’État prévoit d’affecter une enveloppe globale de 636 millions d’euros aux CHRS en 2019 mais nous n’avons pas de visibilité sur le financement de ces centres pour les années à venir.

Si nous saluons l’augmentation du budget global de l’hébergement, du logement accompagné et des maraudes en 2019, les CHRS qui sont les centres les plus qualitatifs permettant un accompagnement social de long terme des personnes et des familles vers l’autonomie subissent bien depuis 2018 un plan d’économie qui dégrade les conditions d’accueil des personnes les plus exclues.
 
Face à l’augmentation du nombre de personnes à la rue et prenant acte des déclarations du Président de la République, la Fédération demande un moratoire sur ce plan d’économie et le lancement d’une concertation nationale sur le financement des CHRS. Nous proposons également dans la cadre de la politique du logement d’abord la création de places CHRS dans des logements en diffus, adaptées à l’accueil de familles avec enfants qui sont aujourd’hui sans abri ou hébergées à l’hôtel dans des conditions très dégradées. »

Pour lire le communiqué, cliquez ici.

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