Fermeture d’un bidonville à Fontaine

Publié le 9 mai 2019

Vendredi 3 mai a eu lieu la fermeture du bidonville Courtade à Fontaine, propriété de l’EPFLD (Etablissement Public Foncier Local du Dauphiné), présidé par Mme Christine Garnier, Vice-présidente à la Métro chargée du logement. Au terme d’un important travail social, les habitants de longue date du bidonville ont pu être relogés dignement. Ainsi le projet de construction de logements (dont des logements sociaux) sur ce terrain va pouvoir démarrer.

Ce terrain était squatté depuis l’été 2015 par un groupe de Rroms roumains d’environ 50 personnes qui avait été expulsé d’un autre squat. A l’époque L’EPFLD a eu l’accord du maire de Fontaine pour tolérer l’installation, faute d’autres solutions. Les personnes ont construit des cabanes et disposé finalement d’eau, d’électricité, de poubelles et de toilettes. Cela restait évidemment un habitat insalubre.

Pour sortir de cette situation et ne pas reproduire le schéma habituel expulsion-nouveau bidonville, un travail important a été mené, notamment par la MOUS (dispositif de Maîtrise d’Œuvre Urbaine et Sociale de la Métropole)  « résorption des squats et insertion »de la Métropole avec l’Etat, la Ville et le CCAS de Fontaine, mais aussi plusieurs associations dont Roms Actions, RESF, le Secours Catholique et la paroisse. Les enfants étaient scolarisés, et de nombreux adultes en processus d’insertion. Rappelons que pour avoir droit au logement en France, il faut disposer de droits à rester en France et de revenus. Sinon, c’est l’hébergement d’urgence qui doit être mis en œuvre par l’Etat, mais il est saturé.

Ainsi, un certain nombre de personnes ont pu petit à petit partir dans des logements ou de l’hébergement d’insertion. Mme Garnier a convenu avec les associations une fermeture du bidonville à l’été 2019, pour finaliser ce processus d’insertion, ne pas couper l’année scolaire, et permettre le lancement du projet de construction de logements dont des logements sociaux, prévu sur ce terrain.

Mais le maire de Fontaine a demandé l’expulsion par l’EPFLD, faisant état de trafics de personnes et de chiens, probablement du fait de personnes de passage et non des occupants habituels, qui auraient souffert ainsi d’exploitation. La procédure de justice a pris plusieurs mois, pendant lesquels le travail d’insertion a été accéléré. Un énorme travail a été effectué par la MOUS, avec l’Etat, la commune de Fontaine et l’EPFLD, d’autant plus lourd que d’autres familles s’étaient installées entre-temps. La commune de Fontaine a mis deux logements à disposition de la MOUS et l’EPFLD et a aussi remis en état de nouveaux logements, en effectuant les travaux nécessaires.

Début avril, il restait encore une vingtaine de personnes sur le site. Fin avril et début mai, presque toutes les personnes ont été relogées dans de vrais logements, en vue d’une insertion. Bien entendu, la scolarisation des enfants est suivie par la MOUS et sera poursuivie, soit à Fontaine, soit dans une école proche de leur nouveau domicile.

Un seul ménage (3 adultes, pas d’enfants) restait sur le terrain ce vendredi 3 mai et a été expulsé par les forces de l’ordre dans le calme. Récemment arrivés sur le terrain et en France, ils ne pouvaient entrer dans aucun dispositif d’insertion et ont été hébergés trois nuits par l’Etat. Ils s’attendaient à l’expulsion et sont partis avec leurs affaires personnelles. Ainsi, la fermeture du bidonville s’est effectuée dans le calme et en permettant à la plupart des habitants d’intégrer des logements.

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.