Rapport sur les inégalités en France

Publié le 21 juin 2019

Le 4 juin 2019, comme tous les deux ans, l’Observatoire des inégalités a publié son troisième « Rapport sur les inégalités en France« , qui constate une stabilité de l’écart absolu de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres. Mais comme l’indique l’Observatoire, « les dernières données disponibles datent de 2016. Depuis, la baisse de l’impôt sur la fortune et l’allègement de l’imposition des revenus financiers ont gonflé les revenus des plus aisés, ce qui n’apparaît pas dans notre rapport : les riches sont encore plus riches. Néanmoins, la baisse du chômage, la hausse de la prime d’activité, du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé sont favorables aux plus modestes. Dans les années qui viennent, beaucoup dépendra de la reprise de l’activité économique : seule une baisse durable du chômage pourrait réellement peser sur les inégalités de revenus. À condition que les emplois créés soient réellement rémunérateurs. »

Le rapport dresse un panorama complet de la situation des inégalités en France, des revenus à l’éducation en passant par le logement, l’emploi, les modes de vie… Il analyse les écarts entre milieux sociaux, selon le genre, l’origine ou l’âge notamment. Le plan pauvreté de Macron ferait bien de s’inspirer des constats de ce rapport et d’attaquer le mal à la racine et ne pas se contenter de rustines en ne mobilisant pas les moyens nécessaires.

« En moyenne, les Français les 10 % les plus aisés perçoivent des revenus 6,7 fois plus élevés que les 10 % les plus pauvres (Insee, 2016) après impôts et prestations sociales. La France est, après la Suisse, le pays d’Europe où les riches sont les plus riches : le 1 % des plus aisés touche au moins 7 000 euros contre 5 800 euros au Royaume-Uni par exemple (Eurostat, moyenne 2013-2016). Au total, le 1 % le plus riche récupère presque 6 % des revenus de l’ensemble des ménages.

Tout en haut de l’échelle, les revenus proviennent essentiellement du patrimoine (immobilier, actions, obligations, etc.).  En matière de salaires, les écarts vont de un à trois entre le salaire maximum des 10 % des moins bien rémunérés et le salaire minimum des 10 % les mieux payés (Insee, 2015). Mais au sein des 10 % des plus hauts salaires, les écarts sont considérables.

Au bout du compte, même après redistribution par les impôts et les prestations sociales, le gâteau des revenus demeure bien mal partagé :  les 10 % les plus favorisés récupèrent 23,8 % de l’ensemble (Insee, 2016), soit 2,4 fois plus que si le partage était égal.

Les écarts de patrimoine sont bien plus élevés que ceux des revenus.  Le 1 % le plus fortuné de notre pays possède 17 % de l’ensemble du patrimoine des ménages ; les 10 % les plus riches, presque la moitié (Insee, 2015). Le patrimoine médian des cadres est supérieur à 200 000 euros, alors que celui des ouvriers non qualifiés s’élève à 16 400 euros (Insee, 2015). L’accumulation engendre une reproduction des inégalités de génération en génération.

En bas de l’échelle, cinq millions de personnes pauvres vivent avec moins de 855 euros par mois pour une personne seule (Insee, 2016). La pauvreté ne frappe pas au hasard, elle a un visage : celui des catégories populaires (presque la moitié des personnes concernées ont au plus le brevet des collèges), des mères de familles monoparentales, des immigrés. Tordons le cou une bonne fois pour toutes à une idée répandue : les enfants pauvres n’existent pas. Leur pauvreté, c’est celle de leurs parents, liée au chômage, aux bas salaires, aux faibles montants des prestations sociales, aux ruptures familiales et aux discriminations. »

Pour lire le rapport complet, cliquez ici.

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