Pourquoi il faut arrêter la 5G

Publié le 17 avril 2020

Il y a plusieurs raisons pour arrêter la course à la nouvelle génération de communication mobile (passage de la 4G à la 5G). D’après l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP), «la 5G doit permettre un saut de performance en termes de débit (qui doit être multiplié par 10), de délai de transmission (qui doit être divisé par 10) et de fiabilité de la communication. Elle devrait être un véritable  » facilitateur  » de la numérisation de la société, en autorisant le développement de nouveaux usages : réalité virtuelle, véhicule autonome et connecté, ville intelligente (contrôle du trafic routier, optimisation énergétique), industrie du futur (pilotage à distance des outils industriels, connectivité des machines ».

Deux associations, Priartém et Agir pour l’environnement, reprochent au gouvernement de lancer une nouvelle technologie «  dans la plus grande précipitation, sans en mesurer les conséquences ». Ce projet pharaonique fait peser des risques « sur la santé, l’environnement, les libertés publiques ».

Pour appuyer leur action, les deux associations mentionnent le principe de précaution, qui figure dans la Charte de l’environnement de 2004 et qui a valeur constitutionnelle, ainsi que la sobriété énergétique et électromagnétique, qui est inscrite dans la loi, et, plus généralement, de la réglementation européenne et nationale sur la protection de la santé.

Parmi les risques que pose cette nouvelle technologie, il faut ajouter la question sécuritaire et celle des libertés individuelles. Grâce à la 5G des applications utilisées actuellement en République Populaire de Chine permettent de suivre à distance toute personne (par exemple des livreurs) en donnant en continu leur température corporelle. En cas de température non conforme tous les accès lui seront refusés. Des communes comme Shanghai ou Guangzhou (Canton) déploient des robots qui prennent la température à distance de plusieurs personnes à la fois utilisent la 5G (en attendant le déploiement de la 6G qui est déjà expérimentée). 

La 5G ce n’est donc pas seulement un seuil qualitatif sur le plan technologique c’est aussi pour les États un outil de surveillance massive. 

Le 10 avril, la Convention citoyenne pour le climat vient d’alerter le gouvernement sur le déploiement de la 5G qui sera contraire aux objectifs de diminution de la consommation d’énergie.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pointe le faible nombre d’études scientifiques sur les effets de la 5G sur la santé. Car cette dernière utilise des fréquences élevées dont les effets sont mal connus.

A Grenoble, le CEA -Leti a mené entre 2016 et fin 2019 des expérimentations techniques sur la 5G qui sont terminées depuis début 2020.

A Grenoble, le maire et la liste « Grenoble en commun » se sont déclarés opposés à ce développement en demandant un moratoire à l’implantation d’antennes 5G et en écrivant au Ministre de la santé pour le demander à l’autorité publique compétente en la matière. La ville n’accueillera pas d’antennes sur ses bâtiments. Il est important que l’ensemble des propriétés privées soient informées des dangers de telles implantations et qu’elles résistent aux ponts d’or que leur offriront les opérateurs quand ils pourront débuter les implantations qui sont pour l’instant stoppées. Dès le déconfinement il serait bon que les associations, partis et citoyens opposés à cette fuite en avant se coalisent pour bloquer la 5 G comme nous avons réussi à le faire pour les OGM. L’ADES est prête à prendre sa part de ce combat.

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