Lors de son point hebdomadaire, le maire de Grenoble a évoqué la question stratégique, pour l’avenir du système hospitalier dans l’agglomération, de la vente de la clinique mutualiste par ADREA Mutuelle qui s’oriente vers le secteur lucratif en écartant notamment la solution d’une coopérative. Le maire demande à ADREA Mutuelle de revoir cette vente :
« Alors que nous connaissons, à l’échelle mondiale, une crise sanitaire sans précédent depuis un siècle, et que nos hôpitaux, nos cliniques et l’ensemble des personnels médicaux sont plus que jamais mobilisés, il me semble important de faire le point sur une situation qui nous anime et nous préoccupe depuis plusieurs mois : la vente de la clinique Mutualiste.
La clinique est un établissement de droit privé, mais à but non lucratif : elle participe au service public hospitalier.
Elle est située au cœur de Grenoble mais soigne une population qui dépasse largement les limites métropolitaines.
Elle offre plus de 400 lits et places de médecine, chirurgie, maternité / obstétrique, urgences, cancérologie, soins de suite et de réadaptation. Elle compte le 1er centre privé non lucratif de cancérologie de la région.
La clinique est gérée conjointement par la Mutualité française de l’Isère (MFI) et ADREA Mutuelle. Cette dernière est majoritaire dans le Conseil d’Administration et a annoncé en juin 2019 sa décision de vendre le groupement.
Hélas, et c’est grave, la vente de la clinique à un acteur du secteur privé lucratif n’est pas exclue. La Ville et la Métropole ont soutenu le projet alternatif et coopératif porté par ses salarié-es et ses usager-es. Ce projet n’a malheureusement pas été retenu…
Parmi les trois candidatures pré-sélectionnées, l’une d’entre-elles relève du privé lucratif. Cette candidature doit de fait être écartée. Il est indispensable qu’une offre de soins diversifiée et accessible à toutes et à tous perdure sur notre territoire. Ce que nous vivons actuellement nous le rappelle chaque minute. Notre santé n’est pas à vendre, elle n’est pas à brader.
Les négociations avec le groupement mutualiste sont vives : rien ne garantit aujourd’hui que la clinique ne soit pas vendue à un repreneur qui n’hésitera pas à spéculer au mépris de notre santé. Ce n’est pas acceptable. Le vieux monde est derrière nous et il doit le rester.
Dans les prochains jours, j’échangerai avec le Président de la Métropole pour faire le point sur la situation. De nombreux autres maires et parlementaires du territoire sont également très attentifs et vigilants au devenir de la clinique. »
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