Il était une fois la corruption : décès de M. Guy Névache

Publié le 22 mai 2020

Un « architecte » du système de corruption organisé par M. Carignon est décédé le 17 mai 2020 à 86 ans à Grenoble.

M. Guy Névache a été un responsable important du Parti Socialiste grenoblois dans les années 1960-1980, membre du cabinet d’Hubert Dubedout, suppléant de Pierre Mendès-France, conseiller général, régional… Il a été en particulier secrétaire général du SIEPARG et du SMTC poste que M. Carignon lui a conservé de 1983 à 1989 pour le prendre à Grenoble comme son 3ème adjoint en charge des grands travaux dans le mandat 1989-1995. Il a alors quitté le PS.

Il a participé activement au système de corruption généralisé mis en place à Grenoble et dans l’agglomération. Après avoir suivi les dossiers irréguliers de l’assainissement, des déchets, des transports et du tramway au niveau intercommunal, il a participé aux montages qui ont permis les affaires de corruption de l’eau de Grenoble, du projet illégal de tunnel Bouygues Dutaret Carignon (c’est lui qui présente ces délibérations pour Carignon) ; tunnel qui devait relier l’Esplanade à l’autoroute de Chambéry en passant sous Edouard Rey, Agutte Sembat et Jean Pain, desservant au passage plusieurs parkings souterrains. Il participe à la répartition des marchés et concessions des parkings dont celui du CHU, du montage irrégulier de la concession de la deuxième ligne de tramway…

Alors que les corrompus à Grenoble et en Isère, leurs nombreux adjoints et conseillers généraux, membres de cabinet et directeurs d’organismes, intermédiaires en affaires et patrons d’entreprises ont continué à nier, et continuent à nier les faits prouvés qu’ils avaient commis au détriment des biens communs et de la caisse commune, Guy Névache a pu tardivement retrouver un peu sa jeunesse alors qu’il n’était pas corrompu et qu’il était aux côtés de Pierre Mendès France : il a en effet été le seul à avoir reconnu ses fautes et décrit en partie ce système de corruption, y compris lorsqu’il était appelé comme témoin devant la justice.

Par exemple lors de l’audience du 8 septembre 1998 au tribunal correctionnel de Grenoble qui va relaxer Claude Francillon et Le Monde (qui avaient publié début 1995 un article intitulé : « L’affaire Névache éclabousse la classe politique Grenobloise »), Guy Névache appelé à témoigner, va décrire le système des pots de vins organisé par M. Carignon sur tous les marchés de l’agglomération : 2% des sommes des travaux réalisés par les entreprises étaient reversées aux partis politiques : 1% pour le RPR, 0,5% pour le PS et 0,5% pour le PC.

M. Névache a reconnu ses fautes, dont les détournements à Grenoble Isère Développement, sur les marchés du CHU, l’appartement du SIEPARG, la valise d’argent de retour de Suisse, et a rompu avec ces pratiques du passé, à la différence de M. Carignon qui n’a jamais reconnu les faits graves pour lesquels il a été sévèrement mis en cause plusieurs fois, et qui au contraire persévère à utiliser l’oubli et le suffrage des électeurs pour blanchir son lourd passé.

Pour une mémoire vive du système de corruption il est utile de télécharger gratuitement et relire « Le système Carignon » à l’adresse suivante. Et la brochure de l’ADES : « Un corrompu de retour aux affaires » : à télécharger en PDF ici.

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