IBEST : appréhender le bien-être soutenable dans la Métropole

Publié le 5 juin 2020

La Fédération nationale des agences d’urbanisme (FNAU) en partenariat avec France urbaine, AdCF et l’Agence nationale de la cohésion des territoires vient de publier « MÉTROSCOPE Les 22 métropoles françaises. Analyses chiffrées et focus sur la qualité de vie ». On y trouve de nombreuses informations sur l’impact des métropoles dans de très nombreux domaines économiques, sociaux, d’éducation, du logement et des focus sur la qualité de vie.

Pour la métropole grenobloise est notamment présenté la démarche IBEST fondée sur des indicateurs de bien-être soutenable territorialisés :

« Grenoble ce qui compte pour chacun.e : repenser le rapport des individus à leur environnement

APPRÉHENDER LE BIEN-ÊTRE SOUTENABLE

Afin d’analyser le territoire et la société métropolitaine, et pour répondre aux grands enjeux des politiques publiques, la métropole grenobloise a défini de nouveaux indicateurs de richesse locaux, fondés sur la notion de bien-être territorialisé et soutenable. Combinant approche individuelle et collective, ce référentiel multidimensionnel incite à « compter ce qui compte » pour les individus et pour la société. Les huit dimensions qui le composent ont été définies de manière participative entre habitants, élus, techniciens et chercheurs. Ce référentiel se compose de variables fondamentales comme l’accès durable aux biens de subsistances (alimentation, logement…), ou la santé, complétés de l’accès et le recours aux services publics. D’autres critères sont davantage orientés « aspirations » : ainsi pour la dimension travail et emploi, ce sont la satisfaction à l’égard de son emploi et le sentiment de justice salariale qui sont mis en avant. Des indicateurs émergents sont aussi pris en compte, alors qu’ils demeuraient peu explorés jusque-là : le lien à l’environnement naturel, la démocratie et le vivre ensemble, le rapport au temps et les rythmes de vie ou la dimension affirmation de soi et engagement, qui renvoie à la place de chacun dans la société. Les illustrations présentées dans ce focus sont ciblées sur le rapport des individus à l’environnement, angle mort des statistiques habituelles et question importante pour la métropole montagne. Pour apprécier cette dimension, l’enquête IBEST interroge les habitants sur leurs préoccupations en matière d’environnement, leurs perceptions de la montagne, la fréquentation des parcs urbains et de la nature hors de la ville, le tri des déchets, les modes de consommation en matière d’alimentation…

DES HABITANTS ATTACHÉS À LA MONTAGNE ET SOUCIEUX DE LA QUALITÉ DE L’AIR

Pour les habitants de Grenoble-Alpes Métropole, la montagne constitue avant tout un espace de nature à préserver, bien avant d’être perçue comme un terrain de jeu. Cette image de la montagne est particulièrement forte chez les 50-64 ans (68%). De même, plus les enquêtés résident à proximité de la nature, plus cette perception est dominante (58% au centre contre 64% dans la ville peu dense). En revanche, les urbains considèrent plus fréquemment la montagne comme un site de loisirs (50% contre 45% dans la ville peu dense). Cette approche « sportive » de la montagne augmente avec les revenus : 60% parmi les plus riches pratiquent la montagne loisir contre à peine 40% parmi les bas salaires. Le coût des déplacements et des loisirs de sports d’hiver explique sans doute cette différence.

ENVIE DE NATURE, EN VILLE OU AILLEURS

82% de la population fréquente les parcs et jardins. Parmi ceux-là, 34% qualifient leur fréquentation de régulière, 48% d’occasionnelle. Sans surprise, les familles avec enfants sont les plus grands adeptes des parcs publics. A contrario, les jeunes de moins de 25 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans se rendent moins fréquemment dans les espaces verts urbains. 87% des métropolitains vont profiter de la nature en dehors de la ville. 29% des habitants déclarent s’y rendre pour se promener, 28% pour se détendre et prendre l’air, 25% pour sortir en famille ou avec des amis et 15% pour faire du sport. Les habitants de la ville dense sont relativement plus nombreux à déclarer faire du sport dans la nature hors de la ville ou à s’y rendre en famille. La nature hors de la ville constitue davantage le territoire des plus de 50 ans : plus de la moitié des retraités s’y rend au moins une fois par semaine. Les moins de 25 ans sont relativement plus nombreux à ne jamais y aller ou à la fréquenter de façon exceptionnelle. La moindre motorisation des jeunes peut éclairer ce résultat. La fréquentation de la nature hors de la ville est également très liée aux revenus : seuls 3% des ménages les plus aisés ne s’y rendent jamais contre 30% des ménages les plus modestes. Une corrélation est observée entre la satisfaction globale à l’égard de la vie en général et la fréquentation de la nature hors de la ville, un résultat qu’il convient sans doute d’articuler avec d’autres variables (santé, revenus, etc.). DES PRÉOCCUPATIONS FOCALISÉES SUR LA QUALITÉ DE L’AIR Lorsque l’on interroge les grenoblois.es sur leurs préoccupations en matière environnementale, les résultats diffèrent de l’opinion de l’ensemble des Français.es. L’air est le principal sujet d’inquiétude des habitants de la métropole : 35% contre 22% au niveau national. A contrario, la question des risques naturels, pourtant très présente dans la capitale des Alpes, apparait moins préoccupante qu’en France (4% contre 16%). Dans la métropole, cette hiérarchie des préoccupations est assez uniforme pour l’ensemble des profils (genre, âge, CSP, etc.). Cela résulte-t-il de la configuration géographique très spécifique de la métropole grenobloise, insérée au pied des massifs du Vercors, de Chartreuse et Belledonne ? Ou est-ce le reflet de l’intensité de la mobilisation et de l’action publique sur cette question ?

IBEST, indicateurs de bien-être soutenable territorialisés : la démarche IBEST repose sur une enquête menée auprès de 1000 métropolitain.es autour de questions multi-thématiques (Ont-ils quelqu’un sur qui compter en cas de coup dur ? Fréquentent-ils les espaces verts près de chez eux ? Consomment-ils des produits locaux ? Souffrent-ils, dans leur logement, de la chaleur en été, du froid en hiver ? Sont-ils suivis médicalement ?…), permettant d’approcher les 8 dimensions retenues pour qualifier le bien-être. L’enquête, menée en 2012 puis en 2018, comprend environ 70 questions qui ont été passées par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de la population. La base de données, très dense, contribue à enrichir les diagnostics « classiques » réalisés pour l’élaboration et le suivi des politiques métropolitaines. Elle permet aussi de définir des « profils » de personnes qui se réalisent plus ou moins selon les dimensions. Le questionnaire et la base de données sont accessibles via l’open data de Grenoble-Alpes Métropole. »

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