Le nouvel exécutif du SMMAG, du mou, du très mou !

Publié le 9 octobre 2020

Le conseil syndical du SMMAG (Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise) qui a remplacé le SMTC depuis le 1er janvier 2020, a désigné son nouvel exécutif le 8 octobre 2020. Dans ce conseil la métropole est largement majoritaire avec 16 représentants alors que le Voironnais, le Grésivaudan et le Département ont chacun 4 représentants. Le Département par la voix de son président a déclaré qu’il ne participerait pas à cette réunion mais des élu-es du département sont tout de même venus.

Le Président sortant Yann Mongaburu, fondateur du SMMAG, a déclaré la veille qu’il ne se représenterait pas à la présidence du syndicat. Ceci est la conséquence directe de ce qui s’est passé le 17 juillet 2020 qui a vu Christophe Ferrari se faire élire président de la Métro avec les voix des oppositions de droite et d’extrême droite contre la majorité de gauche écologiste et citoyenne. Depuis cette date Yann Mongaburu a été considéré comme l’ennemi n°1 d’un certain nombre d’élu-es métropolitains, d’ailleurs Ch. Ferrari n’a même pas prononcé son nom dans son intervention lors de l’élection du nouveau président du SMMAG !

Donc deux candidats se sont présentés à la présidence, Florent Cholat maire de Champagnier et Sylvain Laval maire de Saint Martin le Vinoux. Le premier a présenté un projet clair dans la continuité du travail du précédent mandat par contre Sylvain Laval n’a même pas présenté de projet considérant qu’étant soutenu par les trois présidents des trois intercommunalités, il n’avait pas besoin de le faire pour être élu, il est donc la marionnette des présidents de la Métro, du Grésivaudan et du Voironnais. S. Laval a obtenu 16 voix et F. Cholat 9 et un vote blanc.

Sylvain Laval, maire de Saint Martin le Vinoux n’a rien d’un écologiste loin de là, il ne connait rien aux mobilités et est un macroniste convaincu ayant été chef de cabinet entre juin 2017 et janvier 2020 de la ministre de la justice du gouvernement Macron. Il n’a fait que de la politique depuis sa sortie de Science Po de Bordeaux. Il a été une petite main précieuse pour Ferrari contre la candidature de Yann Mongaburu à la présidence de la Métro en étant une cheville ouvrière du groupe NMC. Il vient de recevoir le cadeau de remerciement pour service rendu.

Pour l’élection des vice-présidents, Florent Cholat a annoncé, comme il n’y avait pas de projet fixant les priorités du SMMAG, qu’il ne participera pas pour l’instant à l’exécutif. Il était proposé deux postes de vice-président à la sensibilité métropolitaine qu’il représente, les deux postes sont laissés pour l’instant vacants.

Voici la liste des 7 vice-présidents élus où il n’y a que deux femmes !

  • 1er VP : Henri Baile, maire de Saint-Ismier et président de la communauté de communes du Grésivaudan
  • 2ème VP : Bruno Cattin, maire de Voissant et président du Pays Voironnais
  • 3ème VP : non pouvu
  • 4ème VP : Coralie Bourdelain, maire de Revel
  • 5ème VP : Laetitia Rabih, adjointe au maire d’Echirolles
  • 6e VP : Luc Remond, maire de Voreppe
  • 7e VP : Brahim Cheraa, adjoint au maire de Saint-Martin-d’Hères
  • 8e VP : non pourvu
  • 9e VP : Jean-Claude Peyrin, élu au conseil départemental de l’Isère

En conclusion : le nouvel exécutif est un attelage réalisé par les présidents des trois intercommunalités sans aucune plateforme politique fixant les priorités du mandat. On risque de voir toutes les décisions prises par des intérêts clientélistes territoriaux ce qui avait été évité jusqu’à présent.

Voici le communiqué du 7 octobre de Yann Mongaburu déclarant qu’il ne présentera pas sa candidature à la présidence du SMMAG et qui rappelle les priorités qu’il faudrait mettre en avant pour le mandat qui s’ouvre.

« Aux dernières élections municipales, les métropolitains ont envoyé un message clair : notre territoire a besoin d’amplifier les transitions pour relever les immenses défis qui lui font face. Ici, le climat se dérègle deux fois plus vite qu’ailleurs. Ici, comme partout, la crise sociale et économique vient s’ajouter à la crise sanitaire.
Notre responsabilité, ma responsabilité, en tant qu’élu au service de l’intérêt général est de permettre la mise en œuvre d’un projet pionnier choisi par les métropolitaines et métropolitains. C’est aussi savoir ne pas empêcher sa réalisation.

Être responsable, c’est ne pas perdre une minute de plus dans des querelles politiciennes d’un autre âge, tellement loin des défis à relever, et tellement loin des attentes des métropolitaines et métropolitains.

Aussi, fidèles aux valeurs pour lesquelles, travailleur social, j’ai un jour fait le choix de m’engager dans la vie publique, aujourd’hui je fais le choix de retirer ma candidature à la Présidence du Syndicat des Mobilités de l’Aire Grenobloise. Que sont les individus face aux défis à relever ? Nous sommes élus pour servir nos concitoyens, et non pour nous servir. Je me suis engagé pour faire, pas pour être. Oui, changer la vie ne vous fait pas que des amis…

Pendant 6 ans, j’ai eu l’honneur (et, je l’assume, l’immense plaisir) de conduire la politique de mobilité de notre toute jeune métropole. Pendant 6 ans, je suis fier d’avoir réussi à rassembler des familles politiques différentes, voir traditionnellement opposées, autour d’objectifs d’intérêts général : la plus vaste Zone à Faible Émissions de France, une tarification solidaire parmi les plus audacieuses de France car se déplacer est un droit, féminiser la pratique du vélo (vraie fierté), le redéploiement du réseau de bus dans l’ensemble des territoires, un câble de plaine 100% accessible, le lancement du RER à la grenobloise et l’extension du réseau de tram, la généralisation du 30km/h, la première voie dédiée au covoiturage, des cœurs de villes et des villages reliés, piétonnisés, embellis, un politique cyclable qui, en quelques années a su faire de Grenoble la capitale du vélo en France.

Je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des Vices présidents du Syndicat grâce à qui tout ce chemin a pu être parcouru, Francis Gimbert, Jean-Paul Bret, Françoise Gerbier, Elisabeth Legrand, Ludovic Bustos, Francie Mégevand, Marcel Repellin, Dominique Flandin-Granget, Jean-Claude Peyrin et évidemment Jean-Paul Trovéro.

Alors que la pollution de l’air continue de tuer un métropolitain tous les 3 jours, ne perdons pas de temps. Les engagements pris devant les métropolitaines et métropolitains sont forts et ils méritent d’être honorés. Pour la justice sociale. Pour la justice environnementale. Pour la justice territoriale.

La vie publique n’est pas une course en solitaire. C’est une course de relais. Je souhaite que la prochaine présidence du Syndicat soit à l’image et à la hauteur de notre beau territoire, fidèle à notre capacité collective à relever les défis climatiques et sociaux, à être pionniers encore. »

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