Le Haut conseil pour le climat analyse l’échec des politiques pour la rénovation thermique des logements

Publié le 27 novembre 2020

Dans son rapport « Rénover mieux : leçons d’Europe » publié ce 24 novembre, le Haut Conseil pour le climat a analysé les politiques publiques et les solutions mises en œuvre dans quatre pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) et identifié des pistes d’action pour accélérer la rénovation énergétique des bâtiments en France.

Pour rattraper le retard actuel, il plaide pour des investissements massifs et une refonte du système d’aides afin de rendre la rénovation énergétique plus performante. Avec 18% des émissions directes de gaz à effet de serre provenant du secteur des bâtiments et 36 millions de logements en 2019, la décarbonation complète de ce secteur est indispensable à l’atteinte de la neutralité carbone de l’Hexagone en 2050.

Le rythme des rénovations énergétiques – en moyenne de 0,2% par an – doit fortement s’accélérer pour atteindre 1% par an après 2022 et 1,9% par an d’ici 2030. Pour le secteur résidentiel, il s’agit de passer des 60-70.000 rénovations profondes effectuées annuellement (2012-2016), à 370.000 rénovations complètes par an à minima après 2022 et 700.000 par an à partir de 2030, conformément aux objectifs fixés dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC)

« Les expériences étrangères et les expérimentations déjà en place dans les territoires permettent au Haut conseil pour le climat de formuler des grands ensembles de recommandations au gouvernement afin d’améliorer la politique de rénovation énergétique française :

  • Massi­fier la rénovation énergétique, notamment par une ingénierie et un soutien financier sur le long terme, adaptés au coût et au temps de retour de la rénovation globale, qui prennent en compte des critères de performance énergétique et d’adaptation, et les besoins propres aux copropriétés.
  • Mettre en œuvre les obligations de rénovation de la loi énergie climat (LEC) de manière cohérente entre les objectifs de rénovation énergétique et de réduction des vulnérabilités, dans un objectif d’efficacité et de transition juste.
  • Intégrer progressivement et systématiquement les vecteurs énergétiques dans les stratégies de rénovation, en développant une offre de vecteurs décarbonés et de chaleur renouvelable dans les stratégies territoriales existantes, comme les réseaux de chaleur en zones urbaines.
  • Plus largement, les objectifs de rénovation énergétique doivent être intégrés dans le cadre des stratégies et documents de planification existants. Rénover les bâtiments publics, par exemple en définissant des feuilles de route par branche de ce parc.
  • Suivre et évaluer les politiques de rénovation énergétique des bâtiments, et y adosser des conditionnalités de l’aide publique à des niveaux de performance exigeants. »

C’est aussi pour cette raison qu’il serait nécessaire dans notre Métropole qu’une structure semi publique puisse véritablement offrir non seulement du conseil (ce que fait l’ALEC) mais réalise les opérations de rénovation thermique de bâtiments publics et privés. Aujourd’hui, il y a encore peu d’entreprises du bâtiment qui se sont lancées dans cette aventure, les coûts sont très élevés pour diverses raisons. Cette situation décourage des propriétaires aux revenus modestes de se lancer dans cette transformation. C’est le pari ambitieux de la rénovation grâce à l’ANRU des copropriétés de la Villeneuve, en cours de réalisation. Ce n’est ni facile et ce sera sans doute imparfait, il n’empêche que grâce à cela ces copropriétés améliorent le confort de vie dans leur appartement.

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